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Sous le regard de la lune ; Lin Feuerbach
Mumei Inuko
Admine HRP & MJ
Mumei Inuko
Puissance Théorique : 50
Messages : 157
Jeu 4 Jan 2024 - 18:41
Mumei court à travers les champs. Il fait nuit, encore. Il fait nuit, et sous le regard de la lune, elle se demande si elle pourrait s'en faire adopter. L'enfant-loup décale peu à peu son rythme de vie, dormant le matin pour se réveiller presque en milieu d'après-midi et vagabonder alors que le ciel se couvre de son voile obscur. C'est sous les étincelantes étoiles d'un ciel clair et sans nuage, que Mumei s'évade une nouvelle fois à la découverte du monde.

Nous sommes en octobre, les températures commencent à baisser doucement, et elle est bien contente d'avoir sa grosse fourrure blanche sur elle. La course a réchauffé le reste de son corps. Sous son masque écarlate, Mumei file comme le vent parmi les branches de céréales qui s'élèvent comme une miniature forêt.
Un sourire a éclairé son visage, elle cherche les mêmes sensations ressenties sur le dos de Kurushimi, lorsqu'il l'avait invitée à chasser avec lui. Cette sensation grisante de vitesse. De liberté.

Mumei s'arrête pourtant, soudain. Elle est apparue dans un cercle de céréales couchées sur le sol. Au milieu, il y a une étrange structure. Ça pue la charogne et la chair en décomposition. Mumei se couvre le museau, son petit nez se crispe quelque peu à l'odeur. Elle n'est même pas certaine qu'un charognard oserait toucher à ça. Elle s'approche, lentement, intriguée, se laisse porter par sa curiosité. Et plus elle avance, plus ses yeux distinguent de la peau, des yeux, des mains. Ce sont des parties d'humains qui sont agencées de façon précises entre elles, afin de former cette statue de chair.
Mumei s'immobilise devant, se redresse quelque peu puisqu'elle s'était avancée avec précaution.

Ses yeux bruns fixent ceux, vitreux, d'un visage qui la regarde sans la voir. Des images lui reviennent, de cette nuit passée en compagnie du grand démon aux quatre pupilles.
Mumei darde enfin ses prunelles sur les environs.
La nuit est trop calme. Elle tend l'oreille.

Il y a une autre odeur de charogne, non loin.
Mumei Inuko
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Lin Feuerbach
Culte Kokuren - Byakuren
Lin Feuerbach
Puissance Théorique : 1300
Messages : 48
Dim 7 Jan 2024 - 2:15
Sous le regard de la lune ★ ft. Mumei

Ces derniers temps, Lin n'avait pas arrêté de bouger, ne restant jamais trop longtemps au même endroit. Il avait la bougeotte, ne s'épuisant jamais de ses longs voyages. Entre ses carnages et les œuvres qu'il avait laissés derrière lui à différents endroits, il s'était débrouillé pour chasser les oiseaux durant ses heures libres. Il s'y était donné à cœur joie, remplissant deux gros sacs en tissu de plumes blanches. Dans le lot, certaines étaient tout de même différentes, colorées. Leur taille était également plus impressionnante. 

À chaque fois qu'il squattait une planque, il avait créé un espace de stockage pour conserver ses plumes. Lorsque la sensation de la maison lui manqua et qu'il décida de rentrer auprès des siens, il n'avait plus qu'à passer par ses anciennes planques pour vider cet espace, remplissant ses sacs au fur et à mesure qu'il se rapprochait de Sakaido. Le démon les avait portés sur la tête une grande partie du voyage, le chapeau dans la gueule. Il ne pensait plus qu'à rentrer, se nourrissant du strict minimum durant son périple. Parce qu'il faisait constamment la fine bouche, ne cherchant que le meilleur pour sa personne. Lorsqu'il atteignit sa destination, il entreprit d'achever l'œuvre qu'il avait commencée avec Rensei, lui ajoutant deux grandes ailes d'une éclatante blancheur. 

Le rendu était magnifique ! Les côtes de cette silhouette féminine avaient servi à créer le squelette interne des ailes, assemblant ensuite les plumes à partir de cette ossature. Le temps avait fait se décomposer sa langue autrefois proéminente, mais ce n'était pas grave parce que son beau sourire d'ange était intact ! 

Les très nombreux fils passant verticalement dans son sourire lui donnait une grotesque allure, profondément effrayante. Elle n'avait plus que la peau sur les os, mais Lin trouvait ça beau. Il la trouvait magnifique et c'était tout l'important. Le démon blanc lui avait également ajouté une auréole de métal ainsi qu'une couronne de ronces. Sa belle création possédait également des bois de cerfs visés sur le crâne. Elle était magnifique, profondément envoûtante et une telle beauté ne pouvait que se trouver en terres saintes, à Sakaido, sur les terres de sein Herr. Il y passa des heures, enchaînant les nuits à ses côtés pour la finaliser. 

Lorsqu'il travaillait, le démon blanc prenait soin de masquer son odeur pour être certain d'avoir la paix. Cependant, lorsqu'il s'endormait, il la réactivait par manque de maîtrise. Est-ce qu'au moins c'était faisable ? Pas sûr. Lin la termina lors d'une nuit dégagée, s'endormant dans les hauteurs d'un grand arbre. Une étrange odeur l'extirpa de ses songes, c'était particulier. 

Le démon blanc s'étira dans un long bâillement, ouvrant doucement les yeux. Ça sentait le démon, mais pas complètement. C'était comme si cette odeur était incomplète. Il y avait aussi autre chose, mais c'était faible. Le démon blanc se redressa, le cul posé sur sa branche, adossé contre son arbre. Il fouillait ses poches à la recherche de son cache œil, couvrant ensuite son regard émeraude. Il se laissa tomber, griffant l'arbre sur toute sa longueur lors de sa chute. Ainsi, il ralentissait, atterrissant au sol en toute légèreté. Un petit être vivant était là, devant lui, fixant sa création. « Tu schlingues le démon, petite créature. » Il n'y avait là qu'une simple affirmation, sans la moindre arrière pensée de la part du Byakuren. Il ne la prenait pas de haut, malgré son franc-parler.

« Peu importe. Est-ce que tu la trouves belle ? » Il y avait passé beaucoup de temps après tout ! Sur l'oreille droite du démon blanc, une longue plume blanche tachée de sang transperçait son cartilage. Ces temps-ci, il essayait de nouvelles choses afin de mettre de la couleur dans son style monochrome.
Lin Feuerbach
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Mumei Inuko
Admine HRP & MJ
Mumei Inuko
Puissance Théorique : 50
Messages : 157
Dim 21 Jan 2024 - 14:24
Bruit sourd derrière elle, Mumei se retourne. Quelqu'un vient de se laisser tomber d'un arbre, en plein milieu du champ de céréales. Une grande personne, tout de blanc vêtue, avec un attirail vestimentaire qui est inconnu à la petite louve. C'est un étranger, il ne s'agit assurément pas d'un japonais. Ses traits son fins et il la regarde de l'unique grand œil qu'elle peut voir. Mumei est à la fois intriguée et intimidée par son apparence, elle n'a pas l'habitude de croiser des personnes originaires d'autres pays du globe.

Elle recule d'un pas léger à sa première remarque.
Outre le fait que cela veut dire qu'elle commence sérieusement à trop côtoyer des démons, cela veut aussi dire que cet homme connaît leur existence. Mumei hume l'air et l'effluve mortelle et piquante parvient à ses narines. Pas de quoi être étonnée : il est lui-même un démon.
Elle sait, à force d'en croiser, ce qu'ils sentent. Et s'ils sentent tous la chair et la mort, ils ont tous leur propre parfum. Pas de surprise, si je vous dis que son parfum préféré est celui de Kohaku.
Il est toujours là, près d'elle, son nom gravé sur la jade qui roule contre son cou. Cela fait longtemps qu'elle ne l'a pas vu, mais elle sait que rien n'aura jamais changé entre eux. Il lui tarde de le revoir tout de même.

L'inconnu lui demande s'il la trouve belle. Mumei met du temps à procéder à l'information : de quoi veut-il parler ? De sa plume transperçant son oreille ? De la structure de chair derrière elle ? De la lune qui les regarde dans ses draps noirs ?
Elle porte son regard sur cette dernière. Elle est d'un beau croissant bien engagé, et même si elle n'est pas pleine, elle brille toujours avec cette même force, cette même aura que l'enfant-loup lui apprécie tant.

Mumei se tourne vers la structure, darde ses yeux sur les peaux, sur les yeux, les mains. L'art est très abstrait pour elle, qui a l'habitude de peindre des souvenirs sur des galets. Elle n'a encore jamais laissé courir son imagination et peint quelque chose d'imaginaire. Alors, si elle la trouve belle ou non, elle ne sait pas.
Elle recule un peu, se met au niveau de l'inconnu tout en penchant sa tête de côté, les yeux encore rivés sur l'oeuvre, semble t-il, de ce démon. Mumei n'est pas stupide : il n'y a qu'un démon pour faire ça. Ou un fou.

Ses yeux bruns cillent un peu et elle pose ses mains sur ses hanches. Elle n'arrive pas à se décider.
Un moment, son cerveau lui siffle que ça pourrait être elle, là-dedans, dans cet amas de chair. Mais Mumei chasse cette pensée, l'enterre profondément dans son esprit. Plus le temps avance, moins elle se sent humaine. Elle finit par croiser les bras devant sa menue poitrine.

« Est-ce que Mumei a le droit de dire qu'elle ne sait pas ? » demande t-elle d'une voix claire et laissant transparaitre une certaine frustration.

Elle ne sait pas, oui. Quelque part encore, une partie d'elle est horrifiée. Et pourtant, elle est là, debout à côté d'un démon qui pourrait la dévorer là tout de suite, à juger d'une oeuvre de chair et faite de ses semblables.
Ses semblables... Non, elle ne sait plus.

Mumei tourne la tête vers le démon blanc et ses prunelles se posent sur la plume dans son oreille, qu'elle pointe d'un doigt en s'approchant un peu pour regarder de plus près.

« Ça, Mumei aime bien. »
Mumei Inuko
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Lin Feuerbach
Culte Kokuren - Byakuren
Lin Feuerbach
Puissance Théorique : 1300
Messages : 48
Jeu 8 Fév 2024 - 1:22
Sous le regard de la lune ★ ft. Mumei

Lin perçu son mouvement de recul, mais il comprenait. C'était un démon, et même si cette petite chose semblait y être accommodée, il n'empêche qu'à ses yeux, Lin restait un inconnu. Pourtant, elle ne paraissait que peu inquiète par ce qu'elle voyait. La peur avait une odeur et Lin pouvait affirmer sans mal, qu'elle ne la portait pas. C'était suffisamment impressionnant pour le noter.

La plupart des êtres humains seraient paralysés par la peur, les jambes tremblantes, le souffle bruyant et irrégulier. « Est-ce que Mumei a le droit de dire qu'elle ne sait pas ? » À cette question, le Byakuren arqua un sourcil. La petite créature semblait frustrée et Lin n'avait pas la moindre idée de la cause de cette soudaine frustration. Il ne comprenait pas, croisant ses bras au niveau de son torse. Son regard était froid.

« Ça, Mumei aime bien. » Machinalement, le démon blanc baissa les yeux, une main caressant la plume désignée. « Merci... C'est une humaine qui m'a donné l'idée. » Kanade avait utilisé des herbes médicinales pour soigner un homme que Lin lui avait ramené. C'est en les appliquant sur lui-même, après s'être entaillé le bras, qu'il a vu sa peau se mêler aux feuilles. Il trouvait ça étrangement beau. L'idée de faire de même avec des plumes tombait dès lors sous le sens. Le démon blanc se rapprocha de son œuvre et, d'un doigt, il toucha l'extrémité d'une plume constituant l'une des deux ailes.

« Comment cela se fait-il que tu sois encore en vie ? » Il venait d'y songer, exprimant spontanément sa pensée. Cette petite créature fréquentait des démons, il y avait de quoi questionner sur sa survie. Lin, en lui adressant la parole, n'avait même pas prit la peine de se tourner. Son œuvre lui faisait face, le regard vitreux, dénué d'âme. Plus il laissait son regard parcourir son œuvre, plus il était triste.

Triste, à l'idée que la décomposition ressortirait vainqueur, qu'il ne resterait plus que des os et des plumes d'elle. Puis, il tourna les talons, se rapprochant brusquement de la dénommée Mumei. En touchant son front du bout de son index, il poursuivit.

« Explique-moi donc ce qui te rends si spécial qu'aucun des démons - dont tu portes l'odeur - ne t'ai tué. » 
Lin Feuerbach
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