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|  Mar 11 Juil 2023 - 12:21 - Dors tranquille, ferme les yeux. Je resterai là, à t'admirer, jusqu'à graver cette image en moi. Alors seulement je te suivrai, jusque dans tes rêves... La jeune femme - dont j'ai oublié le nom - me sourit et se laisse bercer par mes mots. Son souffle s'amenuise, signe qu'elle est apaisée. Le rythme de son cœur se fait plus lent, petit à petit... Bientôt elle s'endormira d'un sommeil véritable, aussi léger que profond : elle se sentira comme sur un nuage, loin du tumulte de la surface. Je l'observe avec toute la tendresse dont je suis capable, ma main caressant doucement la sienne. Nous partageons la même couche et des couvertures jonchent le sol. Il fait pourtant frais en ce début de nuit. Je défroisse délicatement le drap et couvre la belle jusqu'aux épaules. Une mèche de ses longs cheveux noirs repose sur le coin de ses lèvres, d'un superbe rose pêche. Sa peau luisante et légèrement halée ne porte pas d'imperfections, hormis ses mains. C'est une travailleuse qui s'affaire la journée durant, baignée par les rayons du soleil et le vent marin. De petites ampoules et des traits sous les yeux indiquent que, malgré son physique délicat, elle ne rechigne pas à la tâche. De bons gènes, et une hygiène de vie saine lui ont conférée beauté et formes. La chambre est petite, car elle a la particularité d'être séparée du reste de l'habitat. Chose plutôt rare dans les maisons d'ouvriers ou des classes sociales les plus basses. Une simple fenêtre offre de la lumière et un petit meuble en bois sert de rangement pour le linge. Il y a également un tako-tsubo ébréché près de la porte. Ce n'est pas en pêchant que je la rencontrai cependant. Le jour d'avant je marchais à l'abri du soleil, sous couvert des arbres, un amigasa sur la tête. La jeune femme suivait le sentier, allant chercher de quoi se chauffer chez le bûcheron, à la lisière de la forêt proche de la ville. Je la sentais avant même de la voir. Elle était appétissante. Ses proportions éveillaient la bête en moi, et son charme naturel s'ajoutait à cela. Ne pouvant laisser l'occasion disparaître, je m'approchais. D'abord intriguée par l'inconnu que j'étais, elle se détendit petit à petit, envoûtée par mes atours et mon verbe. Je lui proposais de faire une halte dans la cabane que j'occupais à ce moment là, près de sa destination. Elle accepta. Le temps que ses épaules soient soulagées, nous parlâmes de beaucoup de choses. Je lui préparai un thé lorsqu'elle m'indiqua qu'un type étrange s'était installé en ville. Un certain apothicaire vendant d'étonnantes mixtures aux effets sensationnels. D'après elle, il serait question d'aphrodisiaque, de panacée et même de sérum de vérité. Le ragot m'intéressait. Je retirai les fleurs de mon breuvage et pris quelques herbes d'une étagère à la place. Ayant amadoué mon informatrice, je me trouvai là, chez elle, proche du lieu où opérait l'apothicaire. Cette fois, je lui ai fait boire un peu de mes hortensias. Pas assez pour la droguer, juste ce qu'il faut pour endormir son esprit. J'ai suffisamment étudié mes propres compétences pour savoir comment manipuler leurs différents effets, selon la préparation, la partie de la fleur utilisée... Ceci explique pourquoi elle dort déjà alors que Nagasaki vit encore, éclairée par ses lanternes. Je me lève sans un bruit, m'habille et m'étire. Je sors de la chambre, puis de la maison, sans un regard en arrière. Je me souviens de l'adresse indiquée et décide de m'y rendre. L'air est frais en ce début de nuit, les odeurs de la mer non loin se diffusent dans les rues et effacent celles de la poussière et du charbon de bois. Quelques badauds se déplacent encore ça et là, parfois en couple, parfois entre camarades de beuverie. Je n'en ai cure. Je n'ai qu'un objectif ce soir et je ne risque pas de m'en écarter. Du moins, c'est ce qui était prévu, avant que je ne tombe sur... |
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Haiko JägerAdmine HRP - Pilier de la brume |
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| Mer 12 Juil 2023 - 15:39 Vivre et savoir vivre • FT. Nobara
Cette nuit était particulièrement belle, une nuée d'étoiles scintillantes parcourait le ciel ébène. En cette douce soirée, il n'y avait pas l'ombre d'un nuage. Le magicien était au pas sur sa jument qu'il chevauchait, comme à son habitude, sans selle. Vêtu de sa tenue de scène, il s'accordait parfaitement avec la robe blanche de son destrier. Cette couleur de neige était parsemée de larges tâches enfumées, la même teinte qu'abordaient les symboles décorant la tenue du magicien. Haiko n'avait pas son katana sur lui, préférant s'armer de son chat à neuf queues. Étrangement, pour le moment, il n'avait croisé nuls démons. Le calme régissait la forêt qu'il quittait peu à peu. Il n'y avait pas traîné longtemps, son but étant de rejoindre Nagasaki.
Haiko tenait les rênes d'une main, caressant l'encolure de sa belle de l'autre. L'obscurité, bien que reposante, n'était qu'un maigre réconfort pour le magicien a l'esprit tourmenté. Ses cauchemars s'empiraient, se faisant plus fréquents, plus longs et plus réalistes encore. Chaque fois qu'il fermait les yeux, c'était pour replonger en Enfer. Il revoyait le corps inerte de sa petite chérie, éventré, son ossature fracturée de part en part ainsi que ses viscères jonchant le sol. Il n'en pouvait plus de se réveiller en sueur, les larmes aux yeux et le corps tremblant. Il se trouvait pathétique lorsqu'il se retrouvait dans cet état. Ça le fatiguait autant physiquement que psychologiquement. Il n'y avait plus grand chose d'humain dans la psyché du magicien pourtant, il étant loin d'être un démon. Est-ce que ces créatures pouvaient-elles au moins ressentir une quelconque forme de souffrance psychologique ? Il n'en était pas certain. L'horizon se dessinait de quelques bâtisses.
Finalement, il arrivait au village de Nagasaki. La nuit venait de tomber, il y a peu. Il donna un coup de talons, partant au trot sur les derniers mètres. Le village était assez animé, mais ce n'était pas grand chose comparé à l'ambiance qui régnait sur Kyoto. Aux yeux du magicien, les lieux étaient calmes, le genre de patelin sans histoires. Il descendit de sa jument d'un bond, ses mains prenant appui sur les épaules de cette dernière. Il se saisit de son chat à neuf queues avant d'attacher sa jument. Haiko comptait profiter du calme de Nagasaki pour s'entraîner, malgré la fatigue qu'il éprouvait. Le magicien s'exécuta sous le regard de sa jument ainsi que quelques curieux.
Il jonglait avec son fouet, les griffes de celui-ci tranchaient l'air en formant un cercle. Haiko était doué, le rendu était spectaculaire. Ses mouvements étaient aussi complexes que rapides, pourtant, il s'amusait avec son arme comme si de rien était. Il lui arrivait d'encercler ses jambes et ses bras avec les lanières de cuir, mais les griffes n'effleuraient jamais sa peau. Haiko ne put s'empêcher de décrocher un sourire malicieux au coin des lèvres. Il attirait les regards des curieux, récoltant quelques sifflements de temps à autre. Dans la foule, une silhouette se distinguait. C'était un jeune homme chétif à la peau laiteuse, des yeux carmin qui n'étaient pas sans lui rappeler ceux d'une certaine Miyuki. Ce sang teintant son regard, ça ne pouvait pas être humain. Durant une petite seconde, le magicien manqua de concentration.
Une griffe faillit lui crever l'œil, mais ses réflexes lui permirent d'esquiver, se coupant simplement la joue. Haiko laissa échapper un petit rire, se moquant de son inattention. Le magicien avait ses yeux d'or plongés dans le regard de l'adolescent, un léger sourire en coin. Il reprit sa prestation de plus belle, essayant des mouvements de plus en plus techniques. Il aimait attirer l'attention, les regards curieux, les acclamations ainsi que les applaudissements, même lorsqu'il ne s'agissait que d'un entraînement en rue. Il maintenait le rythme sans grandes difficultés, continuant ainsi une trentaine de minutes. Lorsqu'il en eut assez, jugeant sa chorégraphie au point, il rattacha son fouet à sa ceinture. Le démon l'observait encore, décrochant un sourire au magicien, flatté qu'une créature de son genre puisse apprécier son art. Haiko s'approcha de lui, la mine amusée.
« Tu comptes me dévorer du regard encore longtemps ? » Il ricana à sa remarque. Si lui avait deviné pour la nature démoniaque de son interlocuteur, il n'en était sûrement pas de même pour le démon. Haiko n'était vêtu que de sa tenue de scène, dépourvu de la moindre arme propice a l'exécution d'une décapitation. Il avait de quoi balayer d'un revers de la main les soupçons et les suppositions mal placées.
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| Mer 12 Juil 2023 - 16:33 ... Un artiste de rue. Pas le genre d'artiste de rue qu'on croise dans les ruelles sales des villes mornes, cherchant la pièce facile des gens impressionnables. Ni l'artiste de rue itinérant, lambda, aux gestes scolaires mais passables, changeant de public pour ne pas changer de style. Non, c'était plus que ça : un technicien accompli. L'homme qui avait attiré mon attention pendant près d'une demie-heure, sans que je ne m'en rende compte, possédait un véritable talent. Un art qu'il a su peaufiner avec soin. Cela se sent dans ses mouvements fluides, précis. Je ne peux m'empêcher de le fixer, curieux de voir quel geste suivra le précédent, essayant de comprendre la logique dans l'enchaînement, le schéma de sa chorégraphie... Parfois, j'avais l'impression qu'il improvisait. Un peu comme ces musiciens qui, sans s'écarter de la mélodie d'une chanson populaire, s'accordent un instant rien qu'à eux, en solo, faisant danser les notes autour d'une gamme qu'ils maîtrisent par cœur. "Cet humain est fascinant" : voilà tout ce que je pensais en le regardant. Son numéro terminé, je constate qu'il me dévisage également. Puis vient la question, troublante quand on y réfléchit, mais je mets ça sur le dos de l'humour. Voilà un bout d'homme qui ne manque pas de naturel, pensé-je. Confiant, je m'approche, un sourire sincère collé au visage. Je me sens comme un gosse... Même si je ne me souviens pas de cette époque : - C'était impressionnant ! Je n'ai pas pu me détacher du spectacle un instant, tant c'était... Envoûtant. En y prêtant plus attention, je me rends compte que nous sommes de la même taille, quasiment de la même morphologie. Mes yeux démoniaques, plus performants, remarquent la courbe de ses muscles, l'épaisseur de sa peau, même la corne fine sur ses doigts... Cet homme a suivi un entraînement rigoureux. Plein de candeur et sans à priori, je demande : - Où avez-vous appris tout ça ? Qu'est-ce qui fait que l'on puisse atteindre ce niveau ? Pourquoi cet art ? Je marque une pause, faisant le tri dans ma tête. J'ai envie de le noyer de questions... Mais me revient alors l'objectif premier de ma marche nocturne. Tant pis, ça peut attendre quelques instants. Le soleil n'est pas prêt de se lever. Je secoue la tête, reprends mon calme et tends une main ouverte à l'artiste inconnu : - Pardon, où sont mes manières... Nobara, enchanté. Je n'ai pas grand chose sur moi, mais si vous avez le temps et l'envie, permettez-moi de vous offrir un verre ! Ca me ferait plaisir de discuter avec vous. Il doit bien rester une auberge ouverte à cette heure. Je ne sais pas à quoi il pense. Il faut dire que j'ai la fâcheuse tendance à ne pas m'en soucier plus que ça. Un chasseur - que j'ai mangé - m'a appris un jour qu'il fallait une certaine expertise pour savoir à quoi pense un animal, qu'il soit chassé ou non. Cela m'a rassuré. Pour ma part, je n'ai aucune intention mauvaise à son égard. Du moins pas pour l'instant. J'ai simplement soif. Soif de connaissance. |
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Haiko JägerAdmine HRP - Pilier de la brume |
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| Mer 12 Juil 2023 - 22:13 Vivre et savoir vivre • FT. Nobara
Pour un démon, il était étonnamment solaire. Logée dans ses iris, une flamme rendait son regard pétillant. Il était tout sourire face au magicien qui s'étonna d'une telle sincérité. Le démon ne tarissait pas en compliments, à croire qu'il avait l'art de la flatterie dans le sang. Ce démon avait la même lueur qui brillait dans les yeux des enfants lorsqu'on leur faisait découvrir le cirque pour la première fois. Un regard débordant d'une sincère admiration. Cela en devenait presque troublant d'identifier un démon à une telle image, synonyme de pureté. Ces compliments, même venant d'un démon, se révélaient être réconfortants.
C'est ce que recherchait Haiko pour cette nuit, mais il espérait trouver ce réconfort avec une nuit sans cauchemars. Se libérer l'esprit le temps d'une soirée, c'était tout ce qu'il souhaitait. « Où avez-vous appris tout ça ? Qu'est-ce qui fait que l'on puisse atteindre ce niveau ? Pourquoi cet art ? » Il semblait réellement s'intéresser au magicien, une sensation des plus plaisante. Haiko ne pouvait s'empêcher d'être souriant, flatté par le démon.
« Pour tout te dire, j'ai grandi dans un cirque. Les acrobaties, la magie... ça me connaît ! Je grimpe sur scène depuis mes 9 ans. » Il fit une courte pause avant de continuer. « Un tel niveau de maîtrise ça s'acquiert en sacrifiant un peu de soi. » Il avait dit cela sérieusement malgré un sourire narquois au coin des lèvres. « Attends, j'te montre ! » Le magicien ôta son haut pour le jeter sur le dos de sa jument, non loin. Il se retourna, dévoilant son dos qui était recouvert de larges entailles pervenches qui se chevauchaient entre elles.
Les cicatrices étaient tuméfiées à cause de leur profondeur. Lorsqu'Haiko s'était infligé cela, il n'y avait pas été de main morte, flagellant jusqu'à ne plus avoir la force nécessaire pour ressentir une quelconque souffrance, jusqu'à baigner dans une flaque de sang. Certaines balafres avaient parfaitement cicatrisé, d'autres étaient visiblement bien plus récentes, bien que moins nombreuses. Haiko refit face au démon, un large sourire sur le visage. « Pardon, où sont mes manières... Nobara, enchanté. Je n'ai pas grand chose sur moi, mais si vous avez le temps et l'envie, permettez-moi de vous offrir un verre ! Ça me ferait plaisir de discuter avec vous. Il doit bien rester une auberge ouverte à cette heure. »
À ces mots, Haiko ne put s'empêcher d'afficher un large sourire, ravis de cette proposition. Ce démon semblait si humain que ça en était troublant. Le magicien était bien trop intrigué par ce comportement que pour refuser l'invitation. De plus, il en allait en avoir besoin de verres. « Je te suivrai avec joie. » Ce démon allait rendre sa nuit intéressante, il en était certain. Haiko savait qu'il pouvait se fier à son instinct, il ne se trompait que rarement sur la nature d'autrui.
« Haiko ! C'est un plaisir de te rencontrer, Nobara ! » Le magicien détacha sa jument, les rênes saisies dans une main, il suivait le démon qui l'emmena dans une auberge à proximité. Haiko rattacha son cheval avant d'entrer dans le bâtiment, s'installant au bar. Il était toujours torse nu, peu intéressé de ce que pouvait bien en penser les quelques clients de l'auberge.
« Ça tombe bien que tu m'invites ! Ce soir, je compte bien me mettre une race ! J'en ai ma claque de mes horribles nuits, y a de quoi devenir barge à force... » Il lui parlait déjà comme on s'adressait à un vieil ami qu'on n'avait pas vu depuis longtemps, mais dont la relation n'avait guère été entachée malgré les années. Le magicien venait de sortir sa pipe de bois, il plaçait minutieusement le tabac dedans avant de s'allumer. Il inspirait, recrachant ensuite la fumée sous forme de cercles.
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Haiko Jäger |
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| Sam 15 Juil 2023 - 11:52 - Tu es du genre à parler franchement, j'aime ça. Permets-moi de te tutoyer dans ce cas. Le dénommé Haiko a un côté naturel qui n'est pas déplaisant. Peut-être un poil trop détendu, mais qu'importe, cela rajoute à son extravagance et rend le personnage plus intrigant encore. J'avoue avoir eu un geste d'envie en voyant les plaies sur son dos. Certaines, plus récentes, dégageaient un parfum presque irrésistible... Mais je dois me contenir. Leur forme et la façon dont elles sont placées m'indiquent qu'il n'est pas simplement victime de leur apparition. Je le conduis donc dans un de ces tord-boyaux que l'on trouve à la pelle sur les quais, pas si loin de notre lieu de rencontre. Le tenancier ne peut s'empêcher de hausser un sourcil en voyant arriver notre duo, tant il est atypique : un athlète torse nu, aux traits métissés, et un albinos en kimono distingué. Nous nous installons à la table la plus éloignée, nous offrant le luxe de la discrétion. L'endroit n'est pas particulièrement sale, mais je ne peux m'empêcher de passer ma main sur la table et le rebord de ma chaise, pour en retirer les particules de poussière collées par les résidus d'alcool tenaces. Je n'aime toujours pas cette odeur, mais elle a au moins le mérite de me couper l'appétit. Je vais pouvoir me concentrer sur mon compagnon de soirée. Haiko sort sa pipe, l'allume et commence à fumer : - Content de voir que tu sais vivre. Au risque de te décevoir, je ne t'accompagnerai pas avec ce genre de boisson : l'alcool et moi sommes en froid malheureusement. Mais ne t'inquiète pas, j'ai tout ce qu'il me faut pour passer une bonne soirée. Je joue exprès sur le sens caché, invitant à la question. Je laisse passer un temps, les yeux fixés sur l'acrobate. - Peut-être qu'en temps et en heure... Je tâche de me souvenir de mon objectif de cette nuit : - ... Je te montrerai. J'ai une manière bien à moi pour me vider l'esprit. Beaucoup pourraient dire que la méthode est efficace. Même si les pauvres sont morts maintenant. Après avoir commandé, nos premiers verres arrivent. Le mien tarde un peu, car il a fallu faire chauffer l'eau. Des feuilles de thé flottent dans une céramique de basse facture. J'en inspire les effusions. Avec le temps, j'ai acquis une connaissance poussée en matière de distillation et d'infusion. Je suis capable de dire à quel moment le thé doit être servi rien qu'à l'odeur, préservant ainsi un maximum de ses arômes. Je laisse donc mijoter un peu et m'en retourne à notre conversation, remarquant que Haiko m'inspecte à son tour : - Surtout ne te fais pas prier ! Je t'ai invité, bois tout ton saoul... J'imagine que mon physique t'intrigue aussi. Ma foi, ce n'est qu'un physique parmi tant d'autres... Oh bien sûr je mentirai s'il ne m'aidait pas à conquérir le cœur de ces demoiselles ! Et puis être populaire ça s'entretient. Tu n'imagines même pas le temps que je peux mettre pour me préparer parfois. Dans un élan d'humour, je rajoute : - Un jour, je suis resté tellement de temps devant le miroir que le soleil s'est couché. Plus personne dans les rues pour me montrer. Du gâchis, je te le dis. Je bois. Sans doute est-ce du fait de mon ancienne vie, mais le goût du thé me parait supportable, moi qui suis condamné à me nourrir de chair et de sang. Evidemment, ce n'est qu'un détail face à l'éternité. Je peux agir comme je le souhaite, étudier sans m'arrêter, aller de droite à gauche du pays, voir tout ce qu'il a à m'offrir... Ce n'est pas une malédiction, c'est un cadeau. Et il n'est réservé qu'à une poignée d'entre nous. Cela me rend hors du commun. Je ne peux réprimer un sourire satisfait. Je me sens à l'aise, presque trop. Je propose que l'on nous ramène directement une bouteille pleine pour que mon confident se remplisse comme il l'entend : - Et toi, Haiko, y a-t-il des choses que tu aimes faire, à part boire et te produire devant des gens ? Des choses qui t'animent autrement ? J'ai cru comprendre que tu avais besoin... De décrocher de temps en temps. |
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Haiko JägerAdmine HRP - Pilier de la brume |
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| Lun 17 Juil 2023 - 21:10 Vivre et savoir vivre • FT. Nobara
Son naturel se communiquait au démon, au point où celui-ci prit la liberté de le tutoyer. Haiko acquiesça avec un sourire. Malgré la situation, quelque peu lunaire, le magicien n'avait pas d'arrières pensées. Il se contentait de simplement suivre le mouvement. Si ce démon souhaitait tant le rincer, alors qu'il le fasse ! Danser avec la mort, la narguer, il connaissait. Il ne se sentait que peu en danger, malgré son katana manquant, Haiko restait confiant.
Confiant en lui, en ces capacités. Il gardait son chat à neuf queues attaché a sa ceinture, ce qui était amplement suffisant pour se défendre. Nobara restait un démon, Haiko se devait au moins de garder son arme sur lui. « Content de voir que tu sais vivre. Au risque de te décevoir, je ne t'accompagnerai pas avec ce genre de boisson : l'alcool et moi sommes en froid malheureusement. Mais ne t'inquiète pas, j'ai tout ce qu'il me faut pour passer une bonne soirée. » Le magicien haussa les épaules en guise de réponse. « Peut-être qu'en temps et en heure... » Le verre d'Haiko ne tarda pas à arriver. Le magicien écoutait sagement ce démon devant lui, Nobara semblait jouer du suspense. « ... Je te montrerai. J'ai une manière bien à moi pour me vider l'esprit. Beaucoup pourraient dire que la méthode est efficace. »
Haiko ricana un bref instant, imaginant parfaitement ce que pouvait souhaiter un démon tourmenté. Cependant, le regard confiant et l'attitude de Nobara lui indiquaient qu'il parlait sérieusement. Il savait de quoi il parlait, ce n'était pas des paroles en l'air. Le magicien se retenait d'évoquer le plaisir que prenaient les démons à éviscérer les êtres humains. À la place, il but une gorgée d'alcool, un sourire narquois aux lèvres. Pour le moment, il était préférable pour le magicien de ne pas se dévoiler, mais peut-être changerait-il d'avis prochainement.
« Surtout ne te fais pas prier ! Je t'ai invité, bois tout ton saoul... J'imagine que mon physique t'intrigue aussi. Ma foi, ce n'est qu'un physique parmi tant d'autres... Oh bien sûr je mentirai s'il ne m'aidait pas à conquérir le cœur de ces demoiselles ! Et puis être populaire ça s'entretient. Tu n'imagines même pas le temps que je peux mettre pour me préparer parfois. » Il avait visé juste en sentant le regard du magicien peser sur lui. C'était comme s'il savait et qu'il essayait de rassurer Haiko comme il pouvait, malheureusement pour lui, son odeur ne trompait pas. Les démons étaient systématiquement imprégnés d'une odeur semblable à la mort. « Un jour, je suis resté tellement de temps devant le miroir que le soleil s'est couché. Plus personne dans les rues pour me montrer. Du gâchis, je te le dis. » Haiko ricana par politesse. « Je reconnais que t'es plutôt bel homme. » Le magicien lui avait dit cela droit dans les yeux, le regard perçant.
Il but quelques gorgées d'alcool, descendant son verre de moitié. « Quand j'ai pris la décision de me dinstinguer avec une larme et une étoile, je me maquillais dès le matin pour être certain d'être prêt le soir de mes prestations. Depuis, j'ai pris le coup de main, mais aussi l'habitude de faire passer l'étape du maquillage dans mes priorités matinales. » En racontant cela, Haiko alternait entre l'alcool et les taffs qu'il tirait avant de recracher la fumée. Le magicien venait à peine de finir son verre que Nobara commanda une bouteille. Le démon se montrait généreux, peut-être un peu trop.
Le pourfendeur avait suffisamment fait régner l'ordre dans des bordels que pour savoir ce que cachait un tel comportement, bien que les intentions du démon différaient probablement. « Et toi, Haiko, y a-t-il des choses que tu aimes faire, à part boire et te produire devant des gens ? Des choses qui t'animent autrement ? J'ai cru comprendre que tu avais besoin... De décrocher de temps en temps. » Le pourfendeur avait suffisamment fait régner l'ordre dans des bordels que pour savoir ce que cachait un tel comportement, bien que les intentions du démon différaient probablement.
Haiko ne put s'empêcher de penser à ce qu'il faisait subir aux nouveaux-nés, décrochant un sourire narquois. Les images de la chair se déchiquetant peu à peu, la régénération peinant à tenir le rythme, toutes ces images lui revenaient. « Pas réellement, je vis pour la scène. Sinon oui, je suis comme tout le monde, j'ai besoin d'évasion de temps à autre. Je n'ai trouvé que l'alcool comme réconfort, mais ça ne me suffit pas. L'ivresse est un état que peu enviable, trop instable pour s'y complaire. » Haiko aimait le changement ainsi que découvrir de nouvelles choses, même s'il se méfiait de ce qu'un démon pouvait lui proposer, il était intrigué et curieux.
« Mais tu m'as suffisamment sous-entendu que tu pouvais arranger ça, n'est-ce pas ? J'ai essayé pas mal de choses, mais je veux bien te faire confiance si t'arrête de me faire languire et que tu vas droit au but. » Haiko était ainsi, direct. Il voulait savoir et ne passait pas par quatre chemins. Le regard ocre du magicien était déterminé, une flamme semblait danser dans ses iris.
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