Top site

Votez toutes les 2h !


Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
L'art est encore la seule forme supportable de la vie (Avec Lin)
Kanade Kuroe
Kanade Kuroe
Puissance Théorique : 20
Messages : 24
Sam 25 Nov 2023 - 21:55
L'art est encore la seule forme supportable de la vie
Avec Lin


Les premiers rayons du soleil filtrent à travers les branches touffues de la forêt, éveillant les ombres endormies du temple abandonné.

Alors que j'ouvre les yeux, je me retrouve enveloppée par le calme de ce lieu sacré, isolé du tumulte du monde. La douce lumière du matin inonde l'espace, révélant les vestiges d'un édifice jadis animé par la spiritualité.

Mon premier réflexe est de ramener un peu d'ordre dans cet endroit oublié.
Mes mains de miko, habituées à l'entretien des lieux sacrés, s'activent avec détermination. La poussière est chassée, les toiles d'araignée délicatement retirées, et les tatamis retrouvent leur éclat d'antan sous le balai et les loque.

Ensuite, je sors du temple. Armée d'un balai de bambou usé mais fidèle, je m'apprête à accomplir un rituel bien difficile : le nettoyage des feuilles.

Le bois rugueux du balai glisse entre mes doigts, les premières caresses du balai rassemble les feuilles, geste après geste, formant des monticules rouges à l'orée du temple.
À mesure que les monticules de feuilles grandissent, je les emporte dans un panier tressé, une offrande silencieuse à la terre qui les a portées.

Les dernières traces de la nuit s'effacent, laissant les marches du temple immaculées et prêtes à accueillir les fidèles qui franchiront bientôt le tori.

Une fois l'aspect extérieur restauré, je me consacre à l'autel, le cœur du temple. Les offrandes y reprennent vie, déposées avec respect et délicatesse. Les bougies sont allumées, et l'encens embaume l'air. Chaque geste est précis, une communion silencieuse avec les kamis qui nous entourent.

Au fil de la journée, le temple devient un refuge pour les âmes errantes. Des voyageurs, blessés par les épreuves de la vie, trouvent ici un havre de paix. Mes compétences de guérisseuse entrent en action, pansant les plaies physiques tout en apportant réconfort et sérénité à ceux qui en ont besoin. C'est une mission sacrée, une extension de ma vocation de miko.

À mesure que le soleil décline à l'horizon, la transition entre le jour et la nuit s'opère. C'est alors que je me retire dans l'intimité du temple. Les portes coulissantes se referment sur le monde extérieur, plongeant l'édifice religieux dans une semi-pénombre propice à la méditation. L'autel devient mon sanctuaire personnel, un lieu où je me connecte avec les forces spirituelles qui guident ma destinée.

La nuit, enveloppée par le silence sacré du temple, je m'adonne à une de mes grandes passions: la peinture.

Mes émotions, Mes expériences, Mes prières, tout trouve son expression dans ces œuvres nocturnes. Les couleurs dansent à la lueur des bougies, créant une atmosphère mystique où le divin et l'humain se rejoignent. La nuit devient une toile infinie, un espace où je peux explorer les recoins les plus profonds de mon être.

Assise en tailleur sur le sol de mon humble atelier, le pinceau délicatement imprégné d'encre noire, je contemple la toile blanche qui s'étend devant moi… Dans mon esprit, les vagues douces de la mer de l'est murmurent dans le lointain, tandis que le sable doré s'étire à perte de vue sous un ciel d'azur infini.

Mes doigts effleurent les pigments, m'engageant à décorer cette toile.
La première touche, une courbe légère, esquisse le contour du littoral par la lumière douce du matin. Les vagues prennent vie sous la caresse du pinceau, un mélange d'encre et d'émotion se déversant sur la toile comme un souffle de vie.

Les tons nuancés du ciel se dégradent doucement, du bleu profond près de l'horizon au doux rose pâle qui éclaire le dessus des vagues. Chaque coup de pinceau est une  une tentative de capturer l'éphémère, de cristalliser la beauté fugace de la nature qui se dévoilait devant moi lors de mes promenades matinale avec mon père.

Les palmiers solitaires se dressent fièrement le long de la plage, leurs frondes effleurant le ciel.
Les ombres qu'ils projettent sur le sable sont des caresses d'encre, des poèmes visuels évoquant la quiétude de cet endroit préservé du tumulte du monde

Je m'abandonne au rythme apaisant de la création, me perdant dans le processus de donner vie à cette vision idyllique. Le pinceau devient une extension de mes pensées, traçant les contours des coquillages éparpillés sur le sable, des vagues s'échouant doucement, des oiseaux marins survolant l'horizon.

La plage émerge progressivement de la blancheur initiale de la toile, prenant forme sous le sillage de l'encre. Mon esprit vagabonde au-delà de l'atelier, transporté vers ce rivage imaginaire où le temps semble suspendu…


Kanade Kuroe
Revenir en haut Aller en bas
Lin Feuerbach
Culte Kokuren - Byakuren
Lin Feuerbach
Puissance Théorique : 1300
Messages : 48
Dim 26 Nov 2023 - 16:21
L'art est encore la seule forme supportable de la vie • FT. Kanade

Lin ressentait sa peau frissonné sous les courants d'air, enseveli sous une épaisse couverture blanche. Il n'avait plus vraiment la notion du temps, s'étant perdu en se consacrant à une de ses œuvres. Il y avait passé plus de temps que prévu, ne l'imaginant pas si complexe lors de sa réalisation. Cependant, il ne l'avait guère réalisée au théâtre délabré qu'il avait squatté avec Ryuji. Non, celle-ci résidait dans une auberge sur les hauteurs de la région. Tous ceux qui avaient été sur les lieux y étaient passés, Lin n'ayant guère la mauvaise habitude de laisser des survivants. Il avait utilisé de nombreux éléments pour un rendu qu'il trouvait époustouflant. Certaines de ses œuvres avaient des ailes d'anges, confectionnées avec des plumes d'oiseaux, bien que la plupart représentaient des mises à mort. En tout cas, ce n'était pas l'imagination qui manquait au démon blanc. 

Cette soirée-là, il ne s'était pas nourri. Les paysans n'étaient pas à son goût. De toute façon, ces dernières nuits, le démon se montrait de plus en plus exigeant. En réalité, il n'avait juste plus d'appétit. L'envie lui manquait. Cette sensation de faim s'éteignait quelques fois en Lin, qui pendant quelques nuits, se contentait du minimum possible, mais exigeait également le meilleur : les cœurs de ses proies. Fallait-il encore qu'il n'ait pas affaire à des alcooliques ou des fumeurs. 

Finalement, le froid eu raison de Lin qui se réveilla en sautant de son lit, s'enfuyant à l'extérieur du théâtre. Il faisait encore plus froid à l'intérieur du bâtiment qu'en dehors ! Dans un bâillement, il quittait les lieux, ne s'inquiétant que peu de sa destination. Il se laissait guider par le vent, attiré par les effluves de sauge brûlée qu'il y avait dans l'atmosphère. Lin se rapprocha jusqu'à voir un temple se dessiner sur l'horizon. 

C'était étrange, de la lumière émanait de l'intérieur et il semblait avoir été remis à neuf. Il y a de cela quelques semaines, le démon blanc était passé en ces lieux et le temple avait changé. De ruine, il était à présent un lieu de culte restauré. Le Byakuren n'en revenait pas, sa curiosité le poussa à s'approcher davantage, peu après avoir masqué son odeur. Il se concentrait, prenant en compte toutes les informations qu'il pouvait y avoir dans l'air. Il ressentait la présence d'une femme, mais il y en avait également d'autres, bien moins marquées. Il y avait eu du passage ici, c'était certain. Il y avait également eu l'odeur de la sauge brûlée qui l'avait attiré jusqu'ici. À ce même moment, une pensée resurgit dans son esprit. Ne disait-on pas de cette plante qu'elle éloignait les mauvais esprits et les démons ? Pourtant, Lin l'aimait beaucoup. Il trouvait que, sur une lamelle de viande, elle avait un goût divin ! Son odeur aussi était agréable. Lin accéléra le pas, s'introduisant par une fenêtre malgré les portes grandes ouvertes. 

Il portait un regard brillant d'admiration sur le travail qui avait été accompli pour la rénovation du temple. Tout était beau et chaleureux ! Il y avait des bougies absolument partout, le lieu était baigné d'une chaleur réconfortante. C'était l'exact opposé des lieux que fréquentait le démon ! Lui qui était un habitué des bas quartiers et des spectacles macabres, tout ça le changeait beaucoup ! 

Alors, poussé par sa curiosité, le Byakuren touchait un peu à tout, regardait tout, visitant le temple d'un pas lent et feutré. Il se montrait aussi silencieux qu'une ombre et finalement, il n'y eut plus qu'une partie du temple qui était toujours inexplorée. Celle-ci était un peu reculée, mais Lin s'y dirigea d'un pas confiant. Finalement, sans un bruit, il pénétra dans la dernière pièce. Elle était là, assise en tailleur, occupée à peindre. Par chance, elle lui faisait dos. 

Le démon blanc s'approcha prudemment, en alerte après le moindre signe signifiant qu'elle venait de sentir sa présence. Pourtant, rien ne se produis. Lin s'assit plus loin, pile derrière elle et dans la même position qu'elle afin de pouvoir regarder sa toile prendre vie. Lorsqu'elle eut presque terminé, il s'autorisa un commentaire. « C'est magnifique... » Pourtant, il manquait un petit quelque chose pour la sublimer et il avait bien envie de le rajouter. « Bien que je rajouterais bien quelques détails dessus ! Uniquement, si tu me le permets bien sûr...  » Il lui affichait un sourire charmant. « Je suis désolé si je t'ai fait peur ! J'avais juste aucune idée de quand m'annoncer ! » Dit-il avec un sourire encore plus grand encore et un petit rire. Avec cette posture, semblable à celle de l'humaine, situé à un bon mètre de distance, il se présentait comme un ami. Le démon blanc reposa son regard sur la toile, elle peignait presque aussi bien que lui. Elle avait même pris la peine de marquer l'écume sur la mer ! Lin lui présenta une main, en attente du pinceau. 
Lin Feuerbach
Revenir en haut Aller en bas
Kanade Kuroe
Kanade Kuroe
Puissance Théorique : 20
Messages : 24
Mar 28 Nov 2023 - 0:58
L'art est encore la seule forme supportable de la vie
Avec Lin


Alors que mes pinceaux glissaient sur la toile, capturant la danse des vagues et l'éclat des reflets sur l'océan, une lueur de mécontentement obscurcissait mon regard. La mer prenait forme, mais il manquait ce quelque chose, cette touche magique qui transcenderait la toile vers la perfection que je recherchais.
Soudain, une voix masculine, empreinte d'admiration, brisa la quiétude de mon atelier improvisé.

-« C'est magnifique... »

Avait -il murmuré ,pénétrant l'atmosphère comme une douce brise. Ma main suspendit son mouvement, un frisson de surprise parcouru ma colonne vertébrale. Je me retournai vivement, mes yeux s'écarquillant de surprise.

Un homme, élégant et souriant, se tenait là, à quelques pas de moi, son visage éclairé par l'enthousiasme. Il émanait une aura d'assurance et de charme, bien que je n'aie eu aucune idée de sa présence jusqu'à ce moment. Ses mots résonnaient comme une douce mélodie, laissant entrevoir son désir de contempler ma toile.

-« Je suis désolé si je t'ai fait peur ! J'avais juste aucune idée de quand m'annoncer ! »

Déclara-t-il avec un sourire chaleureux, agrémenté d'un léger rire. La surprise qui avait étreint mes épaules se dissipa, laissant place à une curiosité mêlée d'appréhension. Un visiteur inattendu, intriguant par son entrée discrète… En tant de guerre aussi bien occulte qu’humaine, cela n’augurait jamais rien de bon…

Mon regard, toujours rivé sur cet étranger, analysa chaque détail. Il semblait différent, mystérieusement envoûtant, ses traits exprimant une familiarité qui dépassait les contours de l'humain. Il semblait être en phase avec la créativité qui imprégnait l'air.

Il avait dirigé son regard vers la toile. Un échange silencieux s'établit entre nous, une compréhension tacite de l'art qui transcende les mots.

-« Bien que je rajouterais bien quelques détails dessus ! Uniquement, si tu me le permets bien sûr... »

Ajouta-t-il, son regard étincelant de passion artistique, il tendit la main, attendant de saisir un pinceau.

Une once d'enthousiasme chatouillait ma curiosité.

-«Bonsoir monsieur... Puis-je connaître votre nom et vous proposer un thé ? »


Demandais-je, observant attentivement sa réaction. Sa réponse était cruciale avant de confier mon œuvre à d'autres mains.

-« Je suis d’accord, il manque quelque chose et ça va hanter ma nuit… Si vous pensez ajouter ce quelque chose qui manque, alors je vous le permets. »


Mes mots, empreints d'une prudence aquise ces cinq dernières années, étaient teintés d'une curiosité sincère. Mon regard glissa de sa main à ses yeux, cherchant à percer le mystère derrière son sourire charmant avant de lui offrir un pinceaux et en l’invitant à s’asseoir à mes côtés, face à la palette de couleurs qui était devant moi.



Kanade Kuroe
Revenir en haut Aller en bas
Lin Feuerbach
Culte Kokuren - Byakuren
Lin Feuerbach
Puissance Théorique : 1300
Messages : 48
Mer 29 Nov 2023 - 1:39
L'art est encore la seule forme supportable de la vie • FT. Kanade

L'atelier, sobrement éclairé de quelques cierges posés ici et là, conférait une atmosphère lénifiante aux lieux. « Bonsoir monsieur... Puis-je connaître votre nom et vous proposer un thé ? » Lin se faisait souvent passer pour un simple artiste des rues, parce qu'en face d'un humain, c'était la solution de facilité. Les hommes ne prenaient pas peur avec leurs semblables et ils s'adressaient toujours à lui avec une sympathie naturelle. Sûrement, parce qu'une certaine gentillesse émanait du démon blanc, toujours poli et propre sur lui. 

Aujourd'hui ne fût pas une exception, bien qu'il ne portait pas sa tenue habituelle. Face à la fraîcheur de la nuit, il n'avait qu'une fine chemise de nuit blanche qui laissait deviner sa maigreur. Le bout de ses longues manches abordait des froufrous d'un blanc presque transparent. Il portait également son pantalon rayé et malgré sa fougue en partant du théâtre, il avait pensé à son chapeau. À force de le porter, ne pas l'avoir lui donnait la sensation d'être nu de la tête. « Lin Feuerbach ! S'il y a de la sauge, je suis preneur. J'avoue avoir un faible pour cette plante, c'est d'ailleurs elle qui m'a attiré jusqu'ici. » L'odeur qui en émanait lorsqu'elle était brûlée était caractéristique, Lin pouvait la reconnaître aisément parmi d'autres. 

«  Je suis d’accord, il manque quelque chose et ça va hanter ma nuit… Si vous pensez ajouter ce quelque chose qui manque, alors je vous le permets » Elle lui offrit un pinceau et Lin la rejoignit de suite à ses côtés. Il inspecta sa palette de couleur, plissant légèrement les yeux. Il n'y avait pas beaucoup de choix. Du moins, pas suffisamment pour Lin. 

Afin d'arranger cela, il se mit à en mélanger certaines entres-elles afin de créer de nouvelles nuances sur la palette. Après cela, il laissa son pinceau caresser la toile. Tous ses mouvements étaient minutieux et soignés. Peu à peu, des croix chrétiennes se dessinaient, plantées sur la plage. Des corps décharnés y étaient crucifiés, dont certains déambulaient sur le sable d'or. La peine et le désespoir se lisaient sur leurs visages, laissant deviner leur détresse. Bien que macabre, les détails qu'il ajoutait lui conférait une véritable âme. L'esprit de la toile venait de changer du tout au tout, passant d'un beau paysage à un décor inspirant la désolation. Ensuite, il nuança davantage les couleurs présentes, les rendant plus lumineuses ou plus sombres par endroit. En reposant son regard sur le résultat final, il était fier de lui. 

Un large sourire se dessina sur son visage et c'est tout heureux qu'il se tournât vers l'humaine partie chercher le thé. Il s'était allongé sur le ventre, ses pieds retombant sur ses fesses. Il avait les coudes posés sur le plancher, ses deux mains liées entre-elles lui servaient à poser son menton dessus. « C'est terminé ! » Ses jambes, étant devant l'œuvre, la dissimulait quelque peu, mais Lin roula au sol, se décalant suffisamment pour que l'humaine puisse jeter un coup d'œil. « L'horreur est mon domaine de prédilection, en espérant que ça ne te dérange pas ! » Son sourire restait tout aussi charmant, tentant de ne pas se faire engueuler. C'était toujours délicat d'apporter des modifications sur l'art d'autrui. 

Il espérait qu'elle ne déteste pas. « Il y a de cela quelques semaines, je suis passé dans le coin, mais il n'y avait qu'une ruine à ce moment-là. » Il fit une courte pause, admirant une nouvelle fois les lieux. Il n'y avait plus la moindre trace de poussière, tout était propre, rangé, soigné et restauré. « Je ne sais pas qui sont les fous furieux qui ont fait ça, mais il n'y a pas à dire, le résultat est époustouflant ! » 

Le temple était également muni de nombreuses herbes médicinales, dont certaines séchaient encore dans l'obscurité, suspendue par leurs tiges. Ça aussi, ça l'intriguait ! Malgré les odeurs d'encens berçant les lieux, il y avait également quelques effluves âcres qui persistaient. Notamment sur des lits qui avaient été improvisés un peu plus loin, dans des pièces reculées du bâtiment. L'odeur de la maladie et de la souffrance que seul un démon pouvait encore sentir. « Tu es une guérisseuse ? » La question lui brûlait bien trop les lèvres pour attendre davantage. 
Lin Feuerbach
Revenir en haut Aller en bas
Kanade Kuroe
Kanade Kuroe
Puissance Théorique : 20
Messages : 24
Mar 5 Déc 2023 - 12:34
L'art est encore la seule forme supportable de la vie
Avec Lin

J’hochais la tête devant la présentation de cet excentrique intrus. Son nom de famille à des consonnances inconnue pour mes oreilles.
Cet homme est surement un gaijin. Cependant, il est courtois et ma toile semble l’intéresser bien plus que les rares objets de valeurs du temple ou ma personne… A mon grand soulagement.

-« Kuroe Kanade… Je vais vous préparez pendant que vous vous attelez à l’art. »


Je m’incline poliment et part dans les couloirs de ma demeure sacrée afin de répondre à la demande de mon invité forcé.

Les vieux murs de pierre gardent le souvenir d'une spiritualité oubliée, mais sous mes mains, le sanctuaire avait renaquit, vibrant d'une énergie nouvelle dont je suis pas peu fière.
La nuit s'était maintenant glissée silencieusement, m'enveloppant dans son manteau sombre alors que je me dirigeais vers le couloir de mon humble demeure.

Mes pas résonnaient faiblement sur les dalles de pierre usées par le temps. Des lampes tamisées oscillent doucement, révélant des ombres dansantes sur les fresques défraîchies qui ornaient les murs.
J'atteignais enfin la cuisine de fortune du sanctuaire, empreinte de l'odeur douce des herbes médicinales et d’épices.

Mes doigts glissent lentement sur les étagères, trouvant la sauge sacrée qui émane une fragrance apaisante. Dans la lueur tamisée, je prépare le thé avec une dévotion presque rituelle, les gestes empreints de respect envers les anciennes traditions dont j’avais été abreuvée depuis ma naissance.
Le chaudron exhale des volutes de vapeur parfumée qui caressent mes sens. Je prépare rapidement des onigiris et d’autres friandise que je dispose autour de la tasse dans anses fumante qui trône sur une assiette en porcelaine.

Un doux sourire éclaire mon visage alors que je prends une pause pour regarder ma présentation culinaire. C’est présentable et joli, l’artiste gaijin devrait apprécier.
Arborant un plateau tenant les tasses de thé et des pâtisseries à la main, je retourne à mon atelier de peinture, où la lumière vacillante des bougies danse sur les toiles encore vierges… Puis, vint le moment de la découverte de ses modifications.

L’homme était allongé sur le ventre, ses pieds retombant sur son fessier. Il avait les coudes posés sur le plancher, ses deux mains liées entre-elles lui servaient à poser son menton dessus.

-« C'est terminé ! »

Ses jambes, étant devant l'œuvre, de manière théâtrale, Lin roula au sol afin de révéler ses ajouts avec un grand sourire.

L'esprit de la toile venait de changer du tout au tout, passant d'un beau paysage marin à un décor inspirant la désolation et la mort.

-« L'horreur est mon domaine de prédilection, en espérant que ça ne te dérange pas ! »

Je posais mon plateau devant lui et prit un instant pour regarder ce que l’homme avait fait. Eh ben, j’avais pas vu les choses comme ça mais, quelque chose me plaisait là-dedans…

-« Vous êtes un artiste moderne vous… Comme les évènements actuels, de magnifique paysage se font changer par la guerre qui amène mort et désolation »


Un sourire naquit sur mes lèvres et je me tournais vers l’homme, appréciant ses ajouts.

-« Dommage qu’une toile soit figée et que l’on ne puisse pas voir l’évolution du paysage à l’œil nu… Le passage d’un paysage naturel agréable à un cimetière naturel suite à un cataclysme serait magnifique à admirer. »


Je m’assois en face de lui, prenant ma tasse thé encore fumante. Sa remarque sur les fous furieux ayant rénové le temple me fit rire aux éclat.

-« C’est moi seule, la folle furieuse… et oui, je suis prêtresse miko et guérisseuse Feuerbach-san. »


Je bois une gorgée de ma boisson chaude, manquant de me bruler la langue avant de poursuivre :
-« Et vous ? Vous êtes un artiste itinérant ayant quitté l’ouest ? »


Ma voix était calme, la curiosité pour cet étranger individu était sincère.



Kanade Kuroe
Revenir en haut Aller en bas
Lin Feuerbach
Culte Kokuren - Byakuren
Lin Feuerbach
Puissance Théorique : 1300
Messages : 48
Jeu 7 Déc 2023 - 21:30
L'art est encore la seule forme supportable de la vie • FT. Kanade

Lorsqu'elle revint avec les tisanes ainsi qu'un plateau dans lequel était disposé des onigiris et d'autres friandises, Lin sembla gêné. Il savait qu'il n'y toucherait pas, mais fit mine de rien. Conservant son fin sourire. Tant pis s'il passait pour la pire des races, il ne comptait pas se forcer à y toucher. Pourtant, le problème n'était pas la nourriture humaine, mais bien son manque d'appétit. « Vous êtes un artiste moderne vous… Comme les événements actuels, de magnifique paysage se font changer par la guerre qui amène mort et désolation. » C'était une belle façon de voir les choses, que Lin appréciait grandement. Suite à ces mots, un sourire plus grand encore se forma sur le visage du démon blanc. 

Un rien lui suffisait pour être content, lui qui n'était guère habitué aux compliments. « Dommage qu’une toile soit figée et que l’on ne puisse pas voir l’évolution du paysage à l’œil nu… Le passage d’un paysage naturel agréable à un cimetière naturel suite à un cataclysme serait magnifique à admirer. » Kanade évoquait le temps et Lin ne put s'empêcher de penser à ses œuvres, elles aussi étaient éphémères. Il pensait à la décomposition des corps. Aucune de ses œuvres ne conservait la même allure après des mois. Des fois, le temps les embellissait et, d'autres fois, cela les détruisait complètement. 

« Lorsqu'on œuvre sur de la matière organique, on peut aisément voir l'impact du temps. Tout dépend de la toile... »

« C’est moi seule, la folle furieuse… et oui, je suis prêtresse miko et guérisseuse Feuerbach-san. » Elle en rit aux éclats, ce qui fit sourire le démon. Il tiqua en entendant son nom, comme il tiquait toujours en l'entendant avec la prononciation japonaise. S'il aurait su que ses pas le conduiraient jusqu'au Japon, peut-être qu'il l'aurait modifié. « Et vous ? Vous êtes un artiste itinérant ayant quitté l’ouest ? » Lin essaya de se représenter l'ouest mentalement, tournant un index vers la droite et son autre vers la gauche. C'était où l'ouest ? Peu importait, il allait formuler sa réponse différemment.  « Le Saint Empire Germanique, pour être précis. » Il n'avait pas envie de parler davantage de sa personne, ne se trouvant pas suffisamment intéressant. Par contre, Kanade réussissait à attiser sa curiosité. 

Il avait bien envie de lui trouver une personne malade, juste pour voir comment elle procédait. Par ces temps de guerre, en trouver ne serait pas compliqué. Particulièrement, pour Lin. « Je reviens tout de suite ! » Il s'éclipsa sans plus d'explications, bondissant par les fenêtres pour ne pas changer de ses habitudes. Il ne comptait faire qu'un rapide tour des alentours et, avec un peu de chance, il pourrait lui ramener un cobaye. Enfin, est-ce qu'il le faisait réellement pour Kanade ? Pas sûr. 

Le démon se laissait entièrement guider par ses pulsions ainsi que les idées naissantes dans son esprit. C'était bien beau de partager un thé, mais il avait envie de s'amuser lui. Alors, quelle meilleure idée que de lui ramener de quoi bosser ? Les malades avaient des odeurs particulières et, pour la première fois, Lin suivait cette piste. Lui qui était habitué à les fuir habituellement ! Tout se passa comme prévu et le démon blanc se mit à jouer de ses charmes pour mettre l'inconnu à l'aise, le guidant ensuite jusqu'au temple. 

Ensuite, il l'abandonna devant les portes, rejoignant Kanade pour la prévenir. « Hey là ! Je suis revenu ! Je n'ai pas pris trop de temps, j'espère ? J'ai croisé quelqu'un... Il avait l'air mal en point. Du coup, je l'ai ramené jusqu'ici ! Quel hasard quand même ! » Il eut un léger rire en terminant sa phrase. « Pour le moment, il est devant les portes. Le pauvre, il arrive à peine à marcher à cause de ses blessures. Enfin, tu comptes l'aider, non ? » Il était certain qu'elle ne laisserait personne mourir sans avoir essayé de les sauver. Après tout, ne rien tenter, c'était un peu comme un meurtre. Particulièrement, si la personne qui se refuse d'aider en a les capacités. Le démon blanc récupéra la tisane qu'il avait laissée à l'abandon, daignant enfin y toucher. Il se mit près d'un pilier du temple, posant un pied contre.

« S'il y a besoin de moi, n'hésite pas ! Je serais ravi de pouvoir t'être utile. » Lin n'avait guère réellement l'intention de sauver cet étranger qui sentait la mort. Il avait d'autres projets pour lui, ainsi qu'une curiosité malsaine à assouvir.
Lin Feuerbach
Revenir en haut Aller en bas
Kanade Kuroe
Kanade Kuroe
Puissance Théorique : 20
Messages : 24
Dim 28 Jan 2024 - 13:08
L'art est encore la seule forme supportable de la vie
Avec Lin

L'atmosphère sereine qui était revenue au départ du germain fut brusquement interrompue par le retour de Lin..

L'homme était revinu précipitamment, annonçant qu'il avait découvert un homme gravement blessé et qu'il l'avait ammené aux portes du temple... Il avait l'air heureux... Il avait était rapide... Mon sang se glaçait... Etait-il ? Je n'ai pas le temps d'y réfléchir.

Mon rôle de miko et guérisseuse s'imposait immédiatement, car je ne pouvais ignorer l'appel du devoir qui résonnait dans mon coeur. Sans hésiter, je me précipitais vers l'entrée du sanctuaire pour découvrir le blessé, traîné là par Lin.

Le malheureux était dans un état déplorable, à peine capable de marcher en raison de ses blessures. La détresse du moribond me transperça le cœur, et sans perdre de temps, je le ramenai à l'intérieur du sanctuaire. Avec précaution, je le déposai sur une couchette, prête à entamer mon travail de guérisseuse.

Me hâtant vers mes outils de médecin, des herbes médicinales et des décoction préparée le matin même, je ne laissai aucune place à l'incertitude.

Mes mains expertes et délicates se mirent à l'œuvre, empreintes d'une énergie qui me venait de la force de l'expérience que ma famille m'avait inculquée depuis mon enfance...

Je recousis soigneusement les plaies béantes, appliquais des bandages avec des baumes apaisant avec précision, chaque geste étant une offrande à la vie. Les soupirs de douleur du blessé se mêlaient aux prières que je murmurais aux kamis.

La tâche était ardue, les minutes se muèrent en heures et s'écoulèrent dans une danse de funanbule entre la vie et la mort.

Mes mains, désormais maculées de sang, étaient devenues le lien entre deux mondes, entre la fragilité de l'existence et le passage vers la mort. Malgré mes efforts acharnés, la flamme de la vie vacillait toujours. Les blessures profondes résistaient à la guérison, et la mort semblait planer tout autour du moribond comme un corbeau autour d'une charogne.

Mes mains et mes bras étaient rouges, du sang qui avait coulé dans mes efforts pour sauver un être. La tristesse pesait lourd dans mon cœur, car je n'avais pas réussi à déjouer la main implacable de la mort.

Je fixe mes mains, mes bras, maculés du rouge écarlate qui avait jailli des blessures du moribond. Le kimono blanc qui recouvrait mon torse est désormais teinté d'une teinte sombre. Mon visage demeure stoïque, une façade immuable qui ne trahissant aucune émotion.

Un soupir s'échappa involontairement de mes lèvres, un poids invisible sur mes épaules. La réalité de la vie et de la mort est cruelle, et même en tant que miko et guérisseuse, je ne suis pas à l'abri des limites de ma propre expertise.

Néanmoins, j'avais apaisé sa souffrance. Dans la paix de la chambre de guérison, le blessé semblait maintenant reposer, libéré de la douleur qui avait étreint son être avant ma trencontre.

Le calme qui suivit fut presque étouffant, seulement rompu par le murmure de mes prières adressées silencieusement aux kamis.

Je ne pouvais sauver tout le monde, mais je pouvais apporter la paix à ceux qui étaient sur le point de quitter ce monde.

Je restais stoïque, la tristesse emplissant mon cœur, mais la détermination guidant mes gestes.

Je pris une profonde inspiration, refermai doucement les yeux du défunt, et priai pour que son âme trouve la quiétude dans l'au-delà avant sa réincarnation.


Kanade Kuroe
Revenir en haut Aller en bas
Lin Feuerbach
Culte Kokuren - Byakuren
Lin Feuerbach
Puissance Théorique : 1300
Messages : 48
Jeu 8 Fév 2024 - 1:45
L'art est encore la seule forme supportable de la vie • FT. Kanade

Kanade agit directement et sans tarder, offrant son aide à ce malheureux tombé dans les bras du démon. Dans ses yeux, une lueur révélait la palette d'émotions que ressentait l'humaine à cet instant présent. C'était un mélange de stress et d'angoisses, mais le plus frappant était sa détermination. Elle agissait méticuleusement et rapidement. La fluidité de ses gestes était un spectacle admirable. Les plaies du malheureux se refermaient sous le fil les resserrant et le sang qui tâchait autrefois sa peau était soigneusement nettoyé par la miko. Elle semblait douce, du moins dans sa gestuelle.

Lin observait silencieusement, un sourire au coin des lèvres. Malgré l'état déplorable du misérable, Kanade se donnait corps et âme dans son activité, ne laissant rien, ni personne, la distraire. Les minutes défilaient, la miko murmurait des prières que le démon se plaisait à écouter. Il était posé en tailleur sur un bureau, lui permettant d'être à la bonne hauteur pour observer le travail de Kanade.

Au bout d'un moment, le Byakuren se lassa. La miko ne lui adressait plus la parole, ne lui accordant plus aucune attention. Lin ne put que dissimuler sa déception, mais bien vite, il entreprît d'aller s'amuser ailleurs dans le temple. Il se demandait si les herbes qu'utilisait la miko pouvaient également s'avérer bénéfiques pour les démons. Alors, d'une griffe, il s'entailla le dos de l'avant-bras et, avant qu'il ne régénère, laissa retomber une poignée d'herbes qui se mêlèrent à sa chair. Dorénavant, de petites feuilles d'un magnifique vert avaient leurs tiges solidement ancrées dans la chair du démon, ressortant comme des plumes. Un grand sourire vint alors embellir son visage. Cette vue lui donnait de nombreuses idées, esthétiquement parlant, il y avait de l'idée dans ce qu'il venait de faire !

Il imaginait bien faire de même, mais avec de belles plumes d'oiseaux, colorées, de tailles différentes et ornant - peut-être - diverses tenues. Cette pensée suffisait à faire la joie du démon qui, tout excité, rejoignit la miko. Il se demandait où elle en était avec le blessé, si elle avait réussi à lui sauver la vie. Malheureusement, en la rejoignant près de l'autel où elle était, il l'a vue, les moins jointes en prière. Dans un dernier respect, elle ferma les yeux du défunt. Lin perdu son sourire presque instantanément après avoir été témoin de sa tristesse devant son échec. D'un pas lent, il se rapprocha d'elle, jusqu'à la rejoindre de près.

Il ressentait le parfum de son corps, un mélange des diverses plantes médicinales qu'elle manipulait souvent. Le démon blanc manquait bien trop d'empathie pour comprendre, mais il pouvait faire semblant. Dans l'intention de la réconforter, ne serait-ce qu'un peu, une de ses mains gantée se posa sur l'épaule de la miko. C'était sa façon de dire qu'il était là. Les secondes s'écoulaient avec lenteur, puis dans ce qu'il semblait être une éternité aux yeux du démon blanc, il brisa le silence de sa voix. « Est-ce que tu sais ce qui l'a tué ? » L'œil azuré du Byakuren s'attarda sur le corps mutilé du défunt, les entailles étaient profondes et des hématomes coloraient sa peau à divers endroits. Il y avait également d'anciennes cicatrices, vestige d'un passé de combattant. Cependant, aucune de ces vieilles cicatrices n'égalait celles qui étaient venues à bout du bonhomme. En même temps, aucun acier en ce monde ne pouvait infliger de tels dégâts.

Il y avait bien le nichirin, mais il était inconcevable pour la population de penser qu'un pourfendeur pouvait être corrompu par le mal. La dernière supposition à laquelle pouvait penser la miko était une attaque de démon, si elle en connaissait l'existence. Avant même qu'elle ne réponde, Lin bondit sur le lit du défunt, se positionnant en califourchon dessus. « Je me suis toujours demandé si les malades étaient aussi répugnants à l'intérieur qu'à l'extérieur ! » Les manches de sa chemise retombaient jusqu'à ses coudes, parce qu'il avait une main au niveau du torse. Soudainement, ses griffes sortirent, transperçant une millième fois ses gants. Il plaça celle de son index sur le torse du cadavre. « Pas toi ? » À présent, Lin jouait. Son attitude sérieuse s'était éteinte pour un sourire taquin. Il lui suffisait d'un geste pour déverser le contenu de ce corps sur le sol. Un seul geste, un simple mouvement qui se suffisait à lui seul pour passer d'une ambiance mélodramatique à quelque chose de plus beau et d'ensanglanté !
Lin Feuerbach
Revenir en haut Aller en bas
Kanade Kuroe
Kanade Kuroe
Puissance Théorique : 20
Messages : 24
Mer 6 Mar 2024 - 18:36
L'art est encore la seule forme supportable de la vie
Avec Lin
C'était un démon.
Ce sadisme, cette apparence si singulière, sa rapidité pour trouver un blessé et le rammener au sanctuaire avec un poid mort sur le dos...
Tous les faisceaux d'indices convergeaient vers cette conclusion.

Le germain est un démon assoiffé de sang et de torture...

Dans ce genre de moment, le souvenir de Kiri, la poufendeuse au cœur vaillant, me revenait souvent comme une mélodie douce-amère, tissant des échos du passé dans le tissu de mon présent bien dangereux.

Un jour, alors que le crépuscule peignait le ciel d'orange et de violet, nous nous étions trouvées à évoquer les créatures des ténèbres.
Kiri, qui avait l'habitude d'affronter les démons avec une bravoure inébranlable, m'avait partagé un précieux conseil. Ses yeux, aussi déterminés que les flammes d'un volcan, s'étaient posés sur moi.

"Ne montre jamais que tu as peur, ils s'en délectent... Si ils voient que tu as peur, tu es cuite."

Ses mots, imprégnés de l'expérience acquise durant cette guerre occulte, résonnaient dans ma mémoire comme un mantra protecteur.

Kiri, avec ses muscles d'acier d'acier et son sourire indomptable, m'avait transmis une leçon cruciale pour survivre dans ce monde où les démons et les ténèbres se jouaient des âmes...

Face au démon, je ne montrais point ma peur.

Mon visage restait calme, mes yeux, empreints de détermination, ne révélaient rien des tempêtes intérieures. Les démons étaient des maîtres dans l'art de lire la peur, et je refusais de leur offrir cette satisfaction. Les enseignements de Kiri m'avaient façonnée en une gardienne impassible, une sentinelle de l'ombre qui n'offrait rien de sa vulnérabilité.

Mon sourire discret se dessina à l'observation du démon blanc qui s'était enfin révélé.

« Je me suis toujours demandé si les malades étaient aussi répugnants à l'intérieur qu'à l'extérieur ! »

Déclara-t-il, ses manches retroussées pour révéler la main posée sur le torse du défunt, d'où s'échappaient des griffes effrayantes.

Mon regard demeura impassible, une lueur de détachement dans mes yeux.
La mort et la maladie étaient des compagnons constants dans ma vie de miko et de médecin. La répulsion, une émotion dont j'avais depuis longtemps appris à me libérer... Kiri me protégeait.

-« Oui, les viscères puent. Elles sont peu esthétiques mais sont fonctionnelles pour le corps, la nature a fait des merveilles... J'ai déjà vu l'intérieur des corps malgré les interdits. La guerre civile me permet de m'exercer et d'avancer sur ma compréhension de l'anatomie humaine afin de mieux pouvoir guérir mes congénères... »


Répondis-je d'un ton détaché, mes mots prononcés avec une précision chirurgicale.

Lin, dans sa posture insolite, m'avait offert un sourire taquin.
Nos échanges jusqu'à maintenant, étaient  teintés d'une légèreté noire... Il jouait avec moi et quand je ne l'amuserais plus, il me dévorerait.
Ma stratégie ? Gagner du temps jusqu'à l'aube.

Lentement, je me détachai de la conversation et me dirigeai vers une petite table. Mes doigts glissèrent sur une fine lame, son tranchant délicat étincelant faiblement à la lueur des bougies. Je me retournai vers Lin, la lame dans ma main, avançant vers e cadavre et lui.

-« Si vous voulez que je vous montre, vous devriez vous remettre sur le côté, je vous prie... À moins que vous ne préféreriez que je vous fasse un dessin anatomique. »


La proposition était formulée avec une aisance fatiguée, une neutralité qui dissimulait la complexité de l'acte que je m'apprêtais à accomplir.


Kanade Kuroe
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut Page 1 sur 1
Sauter vers: