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Sauvetage sanglant || PV Mumei
Eiji
Eiji
Puissance Théorique : 450
Messages : 16
Lun 15 Jan 2024 - 17:17

Au milieu de nulle part
Je me suis fait attraper… Dans cette cage couverte par cet épais tissu pour me protéger de la lumière du soleil pendant le voyage jusqu’à leur quartier général, je ne peux pas bouger. Seulement réfléchir dès que la souffrance causée par l’épée me traversant et les chaînes fortement serrées sur mes membres me laisse un peu de répit.

C’était il y a quelques jours, quelques grains de poussière en comparaison au temps qu’il semble m’être donné de vivre depuis que j’ai ouvert les yeux la première fois, j’ai trouvé un cadavre qui semblait frais. La faim me tenaillait insupportablement. Je n’ai pas pu résister à l’odeur de sang humain qui planait dans l’air et je me suis mis à manger. Était-ce un piège dans lequel je suis tombé ou une simple coïncidence ? Des pourfendeurs m’ont attaqué. Avant que je puisse utiliser ma compétence pour me rendre invisible et ainsi fuir le plus loin possible, ils m’ont attrapé avec des cordes et des chaînes. J’avais beau me débattre et tenter de me libérer, de nouveaux liens ne cessaient d’entraver mes mouvements. Ma lance gisait sur le sol sans que je puisse tenter de la prendre en main. Il faut que je me rende à l’évidence, à partir du moment où ils ont commencé leur attaque, j’étais dores et déjà à leur merci.
Je ne voulais pas abandonner. Cela aurait signifié signer mon arrêt de mort. Pourtant, au moment où une épée faite en ce métal si spécial me transperça le ventre, j’ai totalement cessé de bouger. La douleur et le choc d’avoir été poignardé… je n’ai rien pu faire, comme si j’étais totalement paralysé. Au point que je voyais déjà ma fin. Quelques mots ont franchi mes lèvres, implorant la pitié de mes agresseurs dans le vain espoir qu’ils me laissent en vie, au moins. Sans doute aurait-il été plus simple de me tuer. Sans doute qu’ils ne me voyaient que comme un monstre. Pourtant, ils n’ont pas terminé ce qu’ils avaient commencé. Ils n’ont pas cherché à s’adresser à moi plus que nécessaire, certainement parce qu’ils n’allaient pas me croire quoi que je dise. A la place, certainement pour m’étudier, ils m’enfermèrent dans une cage qu’ils couvrirent pour me protéger du soleil, le tout en me laissant cette épée enfoncé dans ma chair.

Depuis lors, je n’ai plus bougé. De temps en temps, je gémissais espérant éveiller la pitié de ces humains qui faisaient la sourde oreille. Au moins, ils ne m’ont toujours pas tué bien que cela fasse déjà quelques jours que nous marchons. J’ai cru entendre parler d’un quartier général… certainement celui des pourfendeurs. Comment pourrait-t-il en être autrement ? Je vois mal des humains normaux vouloir m’utiliser  malgré le danger que je représente sans doute à leurs yeux, à moins qu’ils ne soient complètement givrés, ce qui est également une possibilité à ne pas écarter. Quelle que soit la raison de tout cela, ça ne change absolument rien à ma situation actuelle…

Malgré l’épais tissu qui me recouvre, je peux deviner que nous sommes actuellement le soir. La cage a cessé de bouger et j’entends ce que je pense être le crépitement d’un feu. De même que les personnes qui m’escortent semblent parler entre eux comme si de rien n’était, me laissant dans la solitude, une qui me paraît pire que les moments pendant lesquels seul le silence me tient compagnie. La souffrance n’aide en rien. Pourtant, je ne pense pas pouvoir me battre plus longtemps dans ces conditions si personne ne me donne un petit coup de main. La fuite perpétuelle n’était déjà pas quelque chose de simple à réaliser ou à supporter, mais ça… C’est pire encore à mes yeux. J’ai si peur de ce qu’il va advenir de moi. Je me demande ce qu’ils ont en tête pour me garder ainsi en vie…
Alors que je tente de réfléchir à des hypothèses qui me semblent à la fois logiques et tirées par les cheveux, il me semble entendre des activités autres que celles de mes agresseurs. A moins que ce ne soit la fatigue qui me joue des tours ? Quoi qu’il en soit, je regarde dans la direction de ces fameux bruits en espérant recevoir de l’aide… tout en espérant que les humains ne se fassent pas tuer à cause de ce souhait de ma part. Cela serait bien trop cruel. Les assommer serait bien suffisant pour nous échapper.
Eiji
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Mumei Inuko
Admine HRP & MJ
Mumei Inuko
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Dim 21 Jan 2024 - 14:42
Cavalcade dans la nuit, Mumei court comme une biche à travers le bois. Elle recherche la sensation grisante, encore, de cette course sur le dos d'un démon à quatre bras et quatre yeux. Sa rencontre avec Kurushimi l'a marquée, plus que jamais. Elle a déclenché chez elle une nouvelle confiance, une nouvelle conscience d'elle-même et de sa place dans le monde. Plus le temps file, moins elle se sent humaine. Elle n'est pas rentrée au village depuis quelques semaines déjà et même si au début, la main qui nourrit, l'odeur de la suie et de la sueur, lui manquaient, ce n'est plus le cas maintenant.

Elle gambade, elle explore. Chaque jour, elle dort une partie sous le soleil, s'éveille dans l'après-midi et jusque tard dans la nuit, sous le regard de l'astre lunaire qui voit vivre les démons, elle s'évade plus encore. Encore plus profondément.

Mumei sort des fourrées, sur un sentier. Des traces de pas, de sabots, de charriot. Elle tourne en rond, observe, touche. Suivre, ne pas suivre ? La curiosité l'emporte. Elle s'enfonce de nouveau sous le couvert des arbres, longe le sentier. Suit les traces.
Elle ne met pas longtemps à tomber sur un camp monté au milieu d'une petite clairière. Silencieuse et discrète, Mumei observe, sa grosse fourrure blanche recouvrant la majorité de son petit corps qui n'a pas su grandir correctement. Tout est calme, les hommes présents sont autour du feu, ils mangent, ils sont occupés. La nuit ne promet pas de carnage. Un peu plus loin, et sur sa gauche, il y a quelque chose recouvert d'un grand drap opaque.
La curiosité la mène, toujours plus loin.

Mumei sort des buissons, prend grand soin de ne pas faire de bruit. Avec sa petite taille et l'obscurité, c'est facile pour elle de ne pas se faire remarquer. Elle fait aussi attention à restée hors de la vue des hommes, cachée par la structure camouflée sous le drap blanc. Accroupie, elle avance doucement, une certaine appréhension la prend au ventre alors qu'elle tend sa main pour soulever un peu le drap et découvrir ce qu'il y a dessous. Elle est prête à bondir en arrière, au cas où.

Ses yeux bruns, derrière son masque de céramique rouge, tombent dans ceux mordorés d'un démon pris au piège. Sa respiration est happée par la découverte, et elle en reste interdite un instant.
C'est la première fois qu'elle voit un démon maintenu en otage par des humains.

Mumei n'a pas peur. Elle s'approche, toujours accroupie et passe sous le drap, pose ses mains sur les barreaux pour coller son masque contre eux. Elle le regarde un peu, dans son silence, le détaille, regarde à quel point ils le maintiennent et de quelle façon, si cruelle, il est transpercé par une lame nichirin. Mumei reconnait l'acier. Il luit d'un bleu pareil à celui du danseur d'eau, Hiro. Ses yeux retrouvent le visage du démon.
Pour elle, il ne s'agit que d'une nouvelle personne. Et elle sent à l'intérieur d'elle-même, qu'il faut qu'elle fasse quelque chose. Pour la première fois, depuis longtemps, elle est portée par un instinct grégaire et solidaire. Une honte que ça ne soit pas pour un congénère de sa propre espèce.

Elle pose une main sur sa propre poitrine.

« Mumei. » chuchote t-elle.

Oui, c'est comme ça qu'on l'appelle. Mumei "Sans-nom". Sans visage. Sans identité.
Mumei Inuko
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Eiji
Eiji
Puissance Théorique : 450
Messages : 16
Jeu 25 Jan 2024 - 0:04

Au milieu de nulle part, au beau milieu de la nuit
Cela ne cesse de s’approcher. Pour autant, cela pourrait être l’un de mes ravisseurs. Les hommes peuvent être cruels entre eux, de ce que j’ai pu voir. Certains tuent. D’autres torturent. Que ce soit des hommes, des femmes ou des enfants. Des vieux comme des bien plus jeunes. Comme si ne pouvait rien les arrêter. Dans le meilleur des cas, ce sont eux qui subissent les tracas de ma nature. Dans le pire… Non, j’ai des soucis bien plus importants que ceux qui me tracassent habituellement. Je doute pouvoir sortir d’ici de moi-même alors… pourrais-je avoir un maigre espoir avec ces bruits de pas qui ne s’arrêtent qu’une fois qu’ils se trouvent tout près de moi ?

Le tissu se relève pour laisser passer une silhouette toute menue, d’à peu près la même taille que moi, qui arbore une sorte de masque qui me semble bien lourd à porter. Je ne connais pas cette personne, mais à son odeur je devine assez rapidement qu’elle n’est pas un démon. Sans doute est-ce sa seule curiosité qui l’a poussée à m’approcher. Curieuse, mais pas stupide. Téméraire, mais pas suicidaire. Par le peu que je peux voir de sa gestuelle, il s’agit d’une personne assez prudente. Du moins… concernant les êtres humains. Pourtant elle fait partie de ce peuple… Pourquoi, dans ce cas, se rapproche-t-elle autant de moi ? Le silence est maître des lieux et je n’ose pas le briser de crainte d’alerter mes geôliers. Je ne voudrais pas lui apporter des soucis ou souffrir un peu plus pour un mot de trop. C’est déjà bien assez difficile comme ça de supporter cette lame que je ne saurais pas retirer tout seul.
Un mot finit par briser ce silence. Mumei. Un mot qui est prononcé comme une identité. Assez ironique dès lors qu’on en connaît le sens… Je ne peux empêcher des larmes rouler sur mes joues souillées par mon propre sang alors que je réponds d’une voix aussi faible que possible malgré la souffrance qui ne m’aide pas à la maîtriser comme je le souhaiterais :

Eiji…


J’espère que cette personne sans nom et qui ne me dévoile pas son visage caché derrière son masque comprendra qu’il s’agit de mon prénom. Je ne peux pas bouger comme je le souhaite à cause de mes attaches. Dire qu’il s’agit d’un prénom que je me suis moi-même donné… Si je ne l’avais pas fait, j’aurais été comme cette personne, le visage caché derrière ce masque que j’ai trouvé à côté de moi avec cette lance que j’ai perdu…
Je déglutis difficilement. Mes yeux se ferment sous mes sourcils froncés par un élan de douleur fulgurant alors que mes dents se serrent, crispant ma mâchoire. Je me détends très légèrement le pic de douleur passé et je tourne de nouveau la tête vers ma visiteuse. A moins que ce ne soit un visiteur à la voix assez aiguë ? Plus important que cela, je lui demande sur le même ton que ma présentation, de l’imploration en plus :

Aide-moi…


Oui, qui que tu sois, je t’en supplie, aide-moi. Je ne veux pas me faire tuer comme un meurtrier mené sur l'échafaud pour une exécution publique. Autant que possible, je n’ai fait aucun mal aux innocents que je croisais. Dans le meilleur des cas, surtout si c’était compliqué, je fuyais quitte à ne pas répondre. Je me demande ce que feraient tous ces humains s’ils mourraient de faim et qu’on leur présentait un plat savoureux sous le nez en leur interdisant d’en manger. A quel point seraient-ils capables de ne pas y toucher ? Pendant combien de temps ? Je ne suis pas une bête sauvage… Mais je doute que quiconque me croit un jour. Et cette personne qui est venue me trouver ? Me croirait-elle ?
Eiji
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Mumei Inuko
Admine HRP & MJ
Mumei Inuko
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Messages : 157
Jeu 25 Jan 2024 - 12:45
Mumei observe, Mumei regarde.

Elle voit les larmes qui glissent sur le sang séché, sur la terre, la crasse, qui courent le long des sillons qu'elles ont déjà creusé maintes fois visiblement. Mumei sent un creux dans sa poitrine, elle revoit un loup de sa meute, pris dans un monstrueux piège, la patte éclatée à se la bouffer pour se libérer. Elle veut l'aider.
Il s'appelle Eiji, ce démon aux yeux mordorés. Dans la pénombre du drap, elle ne peut pas bien les voir. Elle voit seulement leur éclat jaune pâle. Ils sont encore différents de ceux de Kohaku qu'elle aime tant. Rien n'égale la beauté des prunelles solaires du démon qui a changé sa vie.
Elle aura tout le loisir de découvrir les yeux d'Eiji une fois qu'il sera libre.

Quelques semaines avant, Mumei aurait surement hésité, elle se serait même enfuie. Elle n'aurait même pas approché de la cage, en réalité. Mais quelques semaines ont suffi pour la changer significativement.
Les mots résonnent dans son esprit, teintés d'une souffrance non camouflée. Mumei resserre un peu son emprise autour des barreaux. Oui, elle va l'aider. Elle tend doucement une main vers lui, et du bout de ses petits doigts, le bras tendu, effleure la joue du démon pour y cueillir une larme et laisser une marque de propre à la place.

Mumei disparait derrière le drap. Les hommes au camp sont calme, ils n'ont pas remarqué sa présence. Elle ne sait pas trop comment elle va s'y prendre. Il faudrait faire une diversion. Elle réfléchit. Le bois est un peu humide, mais elle est certaine de pouvoir trouver des branches sèches... Il y a le feu de camp, mais elle ne peut pas s'en approcher. De ce qu'elle en a vu, elle n'a pas besoin de clef pour libérer Eiji. Il est maintenu par des liens de cordage épais, et surtout par cette lame qui l'affaiblit tout en le punissant à chaque mouvement.
Elle a juste à faire diversion, ouvrir la cage, couper les liens, retirer cette lame et la faire sienne.

Le plan a l'air simple, et Mumei y croit.
Mumei se surestime peut-être.

Elle repart dans les fourrés à la recherche de bois sec et plus loin, allume elle-même son propre feu. Elle ne l'a pas entouré de cailloux : son feu est comme elle, il est libre. Sur l'herbe un peu humide, il a du mal à prendre alors, elle rajoute encore des branches, tant et si bien qu'il en devient un feu de joie.
Là, l'attention est dans sa direction. Au camp, on se demande d'où vient cette lumière, et la fumée qui s'élève de son brasier. Mumei doit s'éloigner, vite, avant qu'on ne la voit. Elle donne un coup de pied dans les flammes, dans l'espoir de faire partir de le feu et qu'il commence à dévorer buissons et arbres. Son feu est timide sur l'herbe humide mais... il prend.
Bruits de pas dans sa direction, elle s'échappe de justesse à leur vision. Elle met en pratique tout ce qu'elle a appris ces dernières semaines, de sa rencontre avec l'homme mystérieux qui lui a instruit à se faire plus discrète qu'une ombre, au sang-froid et la maîtrise de soi dans chacun de ses mouvements appris du danseur d'eau Hiro, à l'art de l'observation et le frisson de la chasse initiés par Kurushimi.

Sans perdre de temps, elle va jusqu'au campement et repasse près de la cage. Il reste quelqu'un au camp, un pourfendeur qui a sorti sa lame mais son attention est happée par ses camarades qui sont allés voir les flammes lancés par Mumei.
L'enfant-loup repasse sous le drap et tripote le bois de la cage à la recherche d'une faiblesse. Il n'y a rien. Elle tire sur les barreaux. Mais ils ne bougent pas : elle n'est pas assez forte. Mumei grince des dents, elle commence à paniquer alors que les voix des hommes s'élèvent aussi. Elle sent la fumée de son feu de joie devenir plus forte. Elle ressort du drap, s'avance aussi discrètement que possible vers un chariot alors que les chevaux s'emballent à cause des flammes. Un rapide coup d'œil lui indique qu'elle a donné naissance à un feu de forêt que les pourfendeurs tentent d'étouffer avec leur "souffle".

Mumei attrape une barre de fer et retourne près de la cage. De nouveau sous le drap, elle s'essaye à l'utiliser comme levier, mais accroupie, elle n'a pas bien plus de force. Alors elle se met debout, le drap glisse. Tant pis si on la voit. Mumei force, et tire avec ses petits bras sur la barre coincée entre deux barreaux. Ils plient, petit à petit. Ses pieds se prennent dans le drap alors qu'elle s'y essaye de nouveau. Il les dévoile, tous les deux, dans la lumière du feu qu'elle a lancé.
Ils sont vus. Mumei enrage et force plus encore, dans une ultime tentative d'ouvrir la cage, lâchant un cri d'effort et de colère. Le barreau cède.

La barre de fer tombe sur le sol alors qu'elle se précipite pour entrer dans l'ouverture créée, menue comme elle est. Son poignard de blanc dans une main, elle va pour cisailler une première corde lorsqu'on l'attrape par les jambes et qu'on la tire en dehors de la cage. C'est l'homme qui est resté au camp, il la maintient sur le sol et elle se débat. D'un mouvement circulaire du bras, elle tente une attaque pour se libérer mais le pourfendeur réagit vite et attrape son petit poignet. Elle en lâche son poignard.

Le plan était pourtant simple.

A travers les flammes qui se reflètent dans les yeux de son assaillant, Mumei se voit. Toute de dents et d'ongles, elle essaye de s'échapper à son emprise. Il est trop fort pour elle. Elle jette un regard à Eiji, son masque de céramique toujours sur son visage. La situation a l'air désespérée à présent.
Mumei Inuko
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Eiji
Eiji
Puissance Théorique : 450
Messages : 16
Sam 3 Fév 2024 - 12:17

Au milieu de nulle part, au beau milieu de la nuit
Je ne m’attends pas à grand-chose. Ce n’est peut-être qu’une petite fille poussée par la curiosité mais n’ayant pas beaucoup de moyens pour m’aider. En vérité, je n’y avais pas pensé mais… elle a sans doute peur de moi et de l’image que je lui renvoie avec l’épée enfoncée dans mon abdomen. Comprend-elle au moins mes quelques mots ? Rien n’est moins sûr puisqu’elle ne m’a pas parlé en faisant une phrase. Peut-être suis-je perdu, que mon destin est scellé. J’en ai vraiment peur…

Contre toute attente de ma part, je vois l’enfant approcher sa main de mon visage. Je n’ai pas l’impression qu’il s’agit d’un geste timide ou craintif. Non… C’est un geste destiné à me rassurer, n’est-ce pas ? Je l’espère. J’espère ne pas la voir partir loin et ne plus revenir. D’autant plus alors qu’elle sort du drap. Elle s’éloigne et je ne sais pas à quoi elle pense. Peut-être est-elle repartie pour ne plus revenir ? Je sens une boule se former dans ma gorge alors que mes dents se serrent par la peine et l’angoisse, sans compter cette souffrance qui ne cesse de revenir régulièrement. Allez… Un peu de nerf… Rien ne dit qu’elle ne reviendra pas. Le jour est loin. J’ai encore du temps pour espérer qu’elle m’aide. Lorsque le jour se lèvera, oui, seulement à ce moment-là, je pourrais croire qu’elle ne reviendra pas. J’ai si peur que tout soit terminé pour moi… Surtout que personne ne veut m’écouter…

Des pas près de ma cage après un moment. Est-ce elle ? J’en ai comme l’impression, mais les pourfendeurs aussi ont le pas léger quand ils le veulent. D’ailleurs, qu’était-ce que toute cette agitation. J’ai cru entendre parler d’un feu plus loin… Était-ce elle ? La réponse semble aller vers le positif alors que je la vois revenir, créant en moi une vague intense de soulagement. Je la regarde faire, tenter de défaire les barreaux de la cage malgré ses maigres forces. Elle n’est ni une pourfendeuse, ni un démon. Malheureusement cela semble nous desservir puisque l’agitation revient par ici. Quel enfer ! A ce rythme, non seulement je ne vais pas pouvoir être libre, mais en plus elle risque d’avoir de gros ennuis. Tout ça à cause de moi…
Elle semble paniquer. Une réaction normale. Si elle venait à fuir maintenant, je ne lui en voudrais pas. Je lui suis déjà tellement reconnaissant d’avoir voulu me venir en aide… Pourtant, non. Encore une fois, si elle part c’est pour revenir avec une nouvelle idée pour m’aider. Pour me sortir de là. Je n’ose pas parler. Je risquerais d’alerter mes agresseurs. Puis, je trouve son geste tellement gentil… La rejeter serait tellement cruel de ma part alors qu’elle met tant d’efforts pour faire ce que je l’ai suppliée de faire. Surtout que ses efforts semblent payer. Courage petite ! Courage Mumei ! Tu peux le faire !

Le drap tombe sans que je ne puisse le prévoir, trop préoccupé par les efforts de ma sauveuse. Cette dernière est donc dévoilée. Pourtant, elle ne se décourage pas et je suis impressionné par la force d’esprit dont elle fait preuve. Je me jure de lui venir en aide si jamais je parviens à sortir de là. Je tente de défaire mes liens, sans succès alors que la petite parvient à ses fins. Le barreau cède enfin ! Si seulement je pouvais en profiter. Elle semble consciente que je suis incapable de bouger puisqu’elle entre dans l’ouverture, sort un poignard et tente de défaire mes liens. Malheureusement, elle n’y parvient pas avant d’être arrêtée et immobilisée par un des pourfendeurs qui gardaient ma cage. Non… Non. Non ! Je ne veux pas que les choses se terminent comme ça ! Mais comment faire ? Je ne peux pas me libérer avec le peu de force qu’il me reste. Je tente donc de demander malgré les émotions qui m’étreignent :

Laissez-la partir… Lui faites pas de mal… Elle… Elle a juste fait ce que je lui ai demandé…


Je me sens tellement désespéré. Désespéré de ne pas pouvoir faire plus que ça. De voir ma liberté s’envoler… Que va-t-il m’arriver maintenant ? Et elle ? J’espère qu’ils ne vont pas la confondre avec un démon alors qu’elle est humaine. Discrètement, j’essaie tout de même de tirer sur la corde légèrement entamée. Je voudrais vraiment pouvoir faire quelque chose d’autre qu’attendre que les choses passent ! Je peux entendre la corde  s’effilocher, mais c’est tellement lent… Et même si je pouvais me libérer les poignets, pourrais-je vraiment me libérer de cette arme qui me cloue au sol ?
Eiji
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Mumei Inuko
Admine HRP & MJ
Mumei Inuko
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Dim 4 Fév 2024 - 16:10
Mumei entend la voix, faible, du démon derrière elle, parler en sa faveur. Le pourfendeur la surplombe et l'écrase, lui maintient les poignets alors qu'elle se débat encore. Mais il est bien trop fort et il lance un sourire narquois vers Eiji. A travers le crépitement des flammes et les attaques au souffle des autres pourfendeurs dans la forêt pour tenter d'arrêter le feu, Mumei l'entend articuler des mots ignobles au démon prisonnier.
Elle voit rouge, et profite de son instant de déconcentration pour lui balancer un coup de genou bien placé. Sous le choc, il lâche sa prise, et elle le pousse sans ménagement. Une insulte fuse à son égard mais elle n'en a cure. Mumei se lève et se précipite de nouveau dans la cage.

Ses mains trouvent la poigne du nichirin et elle sent la lame bouger dans les chairs du démon alors qu'elle prend appui sur ses jambes. Elle tire. Arrache le katana, de tout son long, du ventre d'Eiji. Emportée par son élan, elle recule de quelques pas, et ses yeux tombent sur le cornu. Elle a réussi ?

Un poing s'abat dans son masque et la met à terre. La céramique éclate, dévoilant une joue et une moitié de bouche, saignant sa peau. Le coup l'a désarçonnée, et elle peine à retrouver ses sens. Elle s'attendait à en recevoir d'autres, mais ils ne viennent pas. Lorsque Mumei ouvre les yeux et que sa vision devient nette, elle ne voit qu'Eiji devant elle. Le pourfendeur est à terre.
Mumei se redresse un peu, pour voir les autres arriver en courant vers eux. Elle se relève, chancelante et s'accroche au démon brun.

« Va t'en maintenant ! » lui dit-elle en le poussant un peu vers la forêt. « Va t'en vite ! »

Comme le vent, comme un souffle. Comme la brise qui s'engouffrait dans ses cheveux lorsqu'elle était sur le dos de Kurushimi. Eiji aussi, doit savoir courir ainsi.
Mumei ne sait pas faire. Elle le ralentirait.
Mumei va rester pour faire diversion.

Elle se tourne vers les pourfendeurs, poings serrés.
Mumei sait qu'elle n'a aucune chance. Mais son regard déterminé se pose sur les assaillants qui arrivent.

Mumei n'a pas peur.
Mumei Inuko
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Eiji
Eiji
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Jeu 8 Fév 2024 - 17:47

Au milieu de nulle part, au beau milieu de la nuit
Les humains craignent les démons au point de vouloir les chasser, les tuer. Cela parce que les démons ne savent pas se nourrir autrement que comme un loup ayant besoin de manger un lapin pour survivre. Pourtant, les hommes peuvent se montrer bien plus cruels que nous ! Il n’y a qu’à voir la manière dont ce Pourfendeur traite un simple enfant ! Et son sourire alors que je le supplie de ne pas lui faire de mal… Est-ce qu’il le regretterait s’il venait à comprendre qu’il est en train de malmener l’un des siens ? Non. Je suis certain que non. Il n’y a qu’à voir toutes ces personnes qui font du mal à leur pair juste pour le plaisir ! Les humains semblent vraiment bien pires que les démons, bien que je sois certain qu’il existe des individus de mon espèce qui puissent faire preuve de cruauté. C’est également quelque chose d’observable au sein du règne animal. Je suis persuadé qu’il y a du bon et du mauvais partout puisque l’un ne peut exister sans l’autre. Comme l’ombre et la lumière. Seulement, je commence à réaliser à quel point les démons sont vus comme l’ombre et les humains telle la lumière qui doit triompher. C’est tellement risible !

Loin de manquer de courage, ma jeune sauveuse se délivre de la prise de son agresseur en usant de ruse pour ensuite pouvoir me rejoindre. Impossible de compter sur la compréhension de ces guerriers. Jamais ils ne verront la possibilité que tous les démons ne sont pas des monstres cruels et assoiffés de sang. Quoi qu’il en soit, je suis soulagé que la jeune humaine ne me voit pas ainsi et qu’elle soit déterminée à me sortir de là. Je ne la remercierais jamais assez. C’est pourquoi je me fais la promesse de la protéger envers et contre tout.
La sortie du sabre de mon ventre est un véritable supplice. Je suis au bord de l’évanouissement, je sens ma gorge me faire mal… Sans doute que je crie, mais je n’arrive même pas à m’en rendre compte. Et, quand la souffrance prend enfin fin, il me faut un peu de temps pour me remettre et enfin détacher mes liens d’un coup sec. La blessure est toujours là, mais, au moins, je ne suis plus entravé.

Une odeur de sang. Une odeur délicieuse qui me fait presque tourner la tête. Merde ! Me mordant la langue afin de me contrôler, je prends une seconde pour comprendre la situation et, voyant la demoiselle au sol, blessée, je vois rouge. Elle me supplie de partir. Ce serait le plus prudent. Pourtant, je profite que le Pourfendeur hurle sur l’enfant pour l’assommer. Sans même le rattraper, je prends l’enfant dans mes bras et je cours aussi rapidement que possible, le plus loin possible du camp, de l’incendie… de tout ce qui représenterait un danger pour nous.

Après une longue course qui ne cesse de perdre de la vitesse, je m’arrête près d’un petit cours d’eau. Je suis essoufflé et j’ai besoin de temps pour guérir, surtout que je refuse de manger. Surtout elle, je ne peux pas me le permettre. Voilà pourquoi je serre les dents et que je n’ose pas lui demander comment elle se sent. Je la dépose en douceur sur ses jambes, accompagnant ses mouvements, la maintenant si jamais elle a besoin de s’asseoir. Cela fait, je déchire un pan de mes vêtements et je plonge ce morceau de tissu dans l’eau. Cela fait, je me rapproche d’elle doucement dans le but de nettoyer sa blessure avec douceur. Je fais tout lentement, prudemment à cause de ma propre nature qui quémande du sang, de la nourriture, surtout que j’ai un met de choix juste sous les yeux. Je m’en veux de penser comme ça malgré moi. Je me demande si elle m’en veut ou si elle a peur de moi maintenant…
Eiji
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Mumei Inuko
Admine HRP & MJ
Mumei Inuko
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Sam 16 Mar 2024 - 8:39
Mumei est prête, Mumei n'a pas peur.

Elle est prête à se battre, et à défendre sa vie contre ces pourfendeurs maniant des sabres que les siens ont forgé. La main qui nourrit a martelé le fer pour eux, et voici que ce fer se retourne contre elle, fille de forgeron. Mais Mumei n'est plus vraiment fille de forgeron. Mumei devient fille de la lune, et c'est sous son couvert et sous son regard qu'elle se dresse fièrement devant les assaillants, le regard empreint d'une profonde détermination.

Mumei est prête et pourtant, rien n'arrive si ce n'est ses pas qui quittent le sol.
Le vent souffle dans son dos et fait voler fourrure blanche et mèches brunes. Mumei s'accroche, tant la course est rapide, grisante. Elle a des souvenirs de celles sur les épaules de Kurushimi. Elle n'a pas de doute là-dessus, et la surprise passée, elle sait que c'est le démon qui vient de la sauver. Quelques minutes, et quelques dizaines de kilomètres plus loin, il la pose enfin sur le sol.

Mumei caracole alors joyeusement, encore toute excitée par tout ce qui vient de se dérouler. Elle est aussi très joie d'avoir réussi à libérer Eiji, qui est occupé près d'un ruisseau. D'un léger rire, elle s'approche lorsqu'il se relève. Mumei va pour lui parler mais elle sent soudain le tissu humide sur la partie de son visage quelque peu découverte. Rien qui ne permet pour autant de le voir, mais suffisamment pour que sa peau ait été touchée par des éclats.
Elle grimace comme une enfant, tente d'abord une légère esquive mais se laisse faire finalement. Ainsi proche du démon, elle peut, elle aussi, le toucher. Et puisqu'il se permet de le faire avec elle, elle ne voit pas d'inconvénient à ce qu'elle le fasse avec lui elle aussi.

« Mumei trouve que tu as l'air fatigué. » lui dit-elle en glissant ses doigts sur son visage, étirant quelque peu sa peau pâle. Elle darde ses yeux bruns dans les siens, et puis sourit. « Mumei trouve que tu as les yeux presque aussi beaux que ceux de Sang-du-Soleil. »

Elle se fend d'un grand sourire. Puis ses yeux glissent sur la blessure la plus profonde du démon, là où le nichirin le maintenait au sol. Elle soulève le pan de son habit délicatement pour observer la plaie.

« Pourquoi tu ne guéris pas maintenant ? » demande t-elle, lançant un regard interrogatif à Eiji.
Mumei Inuko
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Eiji
Eiji
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Ven 26 Avr 2024 - 19:27

Au milieu de nulle part, au beau milieu de la nuit
Alors qu’elle me montre un léger mouvement de recul, je m’attends presque à ce qu’elle s’en aille ou me demande de ne pas l’approcher. Je comprendrais qu’elle puisse avoir peur. Pour la protéger, je l’ai prise avec moi, mais peut-être préférerait-elle être avec mes agresseurs plutôt qu’avec un démon qui pourrait se retourner contre elle à tout instant. Pourtant, il n’en est rien. A la place de la peur, elle m’accorde de la confiance et me laisse traiter au mieux ses plaies. Je lui en suis reconnaissant tout en ayant extrêmement peur de me retourner contre elle, même si ce n’est pas ce que je souhaite. Elle m’a aidé. Elle n’y était pas obligée pourtant c’est ce qu’elle a fait. Et, maintenant, alors que je l’ai emmenée avec moi sans lui laisser le choix, elle reste à mes côtés et approche même sa petite main de mon visage. J’ai envie de croquer ses doigts pour me restaurer… Non !! Je ne peux pas faire ça. Au fond de moi, je n’ai pas envie de lui faire du mal…

Alors que je lutte pour éviter de perdre mes moyens et ne devenir qu'une bête sauvage, la jeune Mumei remarque que j’ai l’air fatigué. Elle a raison. Je manque de nourriture, j’ai perdu beaucoup de sang, ma blessure ne guérit pas et je lutte autant que possible. Rien n’est fait pour que j’aille bien. Ce qui est un peu plus étrange, c'est l’inquiétude qu’elle montre non pas pour elle et sa sécurité mais pour moi. Je souris légèrement à son compliment sur mes yeux. J’aimerais beaucoup lui demander qui est Sang-du-Soleil. Il ne me semble pas avoir entendu parler de quelqu’un se nommant ainsi. Ou alors je l’ai tout bonnement oublié. Ce n’est pas impossible. Je hoche doucement la tête en lui offrant un sourire que je voudrais être reconnaissant et qui est en réalité crispé. Je n’ose pas ouvrir la bouche ou respirer trop profondément. J’ai peur de lui faire du mal…
Je termine de retirer tous les petits morceaux de son masque qui ont pénétré sa peau et d’éponger le sang. Heureusement, ce n’est pas profond et ses blessures ont cessé de saigner. C’est une bonne chose, bien que mon état et mes besoins n’aient pas changés. Il faut que je m’éloigne. Je m’apprête donc à me relever pour m’éloigner un peu d’elle sous prétexte de nettoyer le morceau de tissu ensanglanté que j’ai entre les mains quand elle relève mon haut. Je rougis en cherchant à comprendre ce qu’elle fait. Ses yeux sont bas. Est-ce… Ah. Ma blessure. Ce sont finalement ses paroles qui m’ont permis de comprendre ce qu’il en est. Heureusement parce que, sinon, il m’aurait sans doute fallu plus de temps pour percuter ce qu’elle avait derrière la tête.

Doucement, je pose ma main sur la sienne qui tient mon vêtement pour l’inciter à lâcher tout en douceur. Puis, attentif à mes vêtements, je me relève pour m’éloigner un peu. Cela devient de plus en plus compliqué de lutter. Il faut que je le lui dise, tant pis si elle prend la fuite en l’apprenant, même si l’idée même me fait mal au cœur.

C’est à cause de la faim. … Je ne peux pas manger comme toi, mais je pourrais te manger. Vaudrait peut-être mieux que tu partes…


Dire ça me fait mal… mais je ne veux pas lui faire de mal. Il en est hors de question ! Je ne l’ai pas emmenée avec moi pour ça ! C’est dans ce genre de moments que je me rends compte que je ne suis qu’un monstrueux démon et que toutes mes bonnes volontés ne sont rien à côté de ça. Je ne suis qu’un prédateur qui ne sait manger qu’une seule sorte de proie. Qui sait si je n’ai pas pris cette forme pour mieux faire du mal aux humains ?
Pensif, respirant à peine, je me concentre sur le lavage de mon morceau de tissu. Le plus simple aurait été de laisser le courant l’emporter au loin, mais j’ai besoin de me concentrer sur quelque chose pour ne pas focaliser sur le plat qui se tient à mes côtés.
Eiji
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